Un parterre d'acteurs du domaine de la presse et des médias s'est réuni mercredi à Rabat pour examiner les différents scénarios susceptibles de surmonter les problèmes structurels dont souffre l'entreprise de presse au Maroc dans le sillage de la crise du Covid-19. Cette réunion placée sous le signe «la presse nationale : quelles options pour faire face aux nouveaux défis et remporter le pari de la mise à niveau» a été organisée par le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication. Les acteurs du secteur se sont arrêtés sur l'importance énorme des tâches confiées à la presse, en raison de l'accélération du processus des mutations structurelles qui traversent la société marocaine, notant l'importance de la mise en place d'outils journalistiques développés devant servir de levier de la démocratie et du pluralisme. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, le ministre de la Jeunesse, Mohamed Mehdi Bensaid, a appelé à une réflexion collective sur de nouvelles politiques structurelles de nature à redorer le blason de la presse, et à lui rendre son éclat et son rôle sociétal. Le ministre a mis en exergue l'importance d'aborder la question des subventions publiques d'un point de vue «investissement», soutenant qu'il est «préférable d'investir dans un domaine, plutôt que de le subventionner». Il est temps, selon lui, d'adopter un nouveau régime fiscal pour l'entreprise de presse qui ne réalise pas de profits importants en dépit des services qu'elle fournit aux citoyens. De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des finances, chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a indiqué que la situation actuelle de l'entreprise de presse reste vulnérable, notant que le fait de continuer à ne se focaliser que sur l'aspect fiscal de la problématique et sur les subventions publiques ne fera qu'exacerber cette vulnérabilité. La professionnalisation du journalisme passe par l'investissement dans le capital matériel et humain. Les interventions des représentants des organismes professionnels se sont penchées sur un certain nombre de problématiques liées au secteur, dont le faible taux de lectorat, la forte concurrence des nouveaux médias, l'amenuisement des recettes publicitaires et l'érosion de la confiance entre les médias et la société.