Le médicament anti-Covid-19 «molnupiravir» du laboratoire pharmaceutique Merck, dont l'efficacité a été récemment revue à la baisse, pourrait présenter un risque chez les femmes enceintes, soulignent des études en laboratoire rapportées par le New York Times. Alors que les essais de Merck rapportaient que le traitement n'est pas capable d'induire des modifications génétiques dans les cellules humaines, les scientifiques de l'Université de Caroline du Nord ont constaté que sur les hamsters, le médicament provoquait bien des mutations de l'ADN. Ces mutations, rapportent-ils, pourraient «contribuer au développement de cancers, ou provoquer des anomalies congénitales dans un fœtus en développement ou par incorporation dans les cellules précurseurs du sperme». Si les cellules visées par le médicament sont «relativement peu nombreuses chez un adulte», elles restent suffisamment présentes, notamment dans les os, la muqueuse de l'intestin ou les spermatozoïdes pour susciter des inquiétudes. L'étude de l'université admet cependant que les effets sur le corps humains restent incertains, mais plusieurs exports estiment que ces risques pourraient, dans certains cas, dépasser les bénéfices. Merck revendique de son côté que l'exposition de l'homme au traitement, bien inférieure à celles des animaux, «présente un risque très faible de mutagénicité». En revanche, concernant les cellules d'un fœtus, le risque serait bien plus grand, justifiant l'exclusion par Merck des femmes enceintes de son étude, tout comme celles allaitant et souhaitant tomber enceinte dans un avenir proche. Chez les rats testés, Merck a d'ailleurs souligné le risque important d'anomalies de développement ou la mort du fœtus. De nombreux scientifiques et experts ont alors demandé à Merck de publier les résultats complets de ses études sur les rongeurs portant sur le risque de mutations de l'ADN. Elizabeth Campbell, experte en biologie structurelle de l'université Rockefeller a ainsi affirmé «si j'étais enceinte, je ne prendrais pas ce produit. J'irais probablement jusqu'à dire que je n'en donnerais pas à un enfant, un adolescent, ou toute personne dont les cellules se divisent et se différencient encore à des taux plus élevés». En conséquence, l'Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux continue d'étudier la demande d'approbation de l'utilisation du molnupiravir, malgré son efficacité supposée contre le variant Omicron. Les scientifiques souhaitent maintenant être autorisés à étudier les résultats sanitaires à long terme des personnes qui reçoivent le traitement. Bilan Coronavirus dans le monde 270 155 054 Contaminations 5 305 991 Décès 243 850 350 Guérisons 56% de la population mondiale vaccinée