Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami a appelé, lundi à Rabat, à la mise en place d'une stratégie intégrée de résorption de l'informel au Maroc afin de ramener le poids de l'emploi informel dans l'emploi total à environ 20%, plus proche du groupe de pays développés. Lors d'un séminaire tenu par la Chambre des Conseillers et le CESE, M. Chami a eu l'occasion de présenter deux rapports élaborés par le Conseil sous les titres «Une approche intégrée pour limiter le poids de l'économie informelle au Maroc» et «l'intégration économique et sociale des marchands ambulants». Le président de la Chambre des Conseillers, Naama Mayara, a mis l'accent sur un rapport de la Bank Al-Maghrib qui constatait que sur la période 2009-2018, l'informel atteignait un niveau juste en dessous de 30% du PIB, en légère baisse. Alors, M. Chami a mis en avant quelques mesures phares proposées par le CESE, dont la suppression des barrières réglementaires et administratives en procédant à la refonte des textes obsolètes ou inapplicables. Il est proposé pour ce type d'entrepreneuriat d'élever le seuil de chiffre d'affaires annuel maximal et d'autoriser le recrutement d'un maximum de 2 ou 3 salariés. Le CESE propose de regrouper les informels en fédérations sectorielles pour assurer leur représentation et formalisation. Il est aussi question de réviser le mécanisme de la Contribution professionnelle unique et des droits complémentaires d'accès à la protection sociale de façon à indexer directement la cotisation à la capacité de paiement de chacun. Il s'agit, en outre, de mettre en place une bourse de la co-traitance pour encourager les soumissions groupées des auto-entrepreneurs et micro-entreprises aux marchés publics et distinguer. Pour y parvenir, le CESE souligne également 4 conditions : l'accès équitable aux services publics, une communication ciblée à la population concernée, les avantages et les options de la formalisation, le renforcement du civisme et d'autres politiques publiques connexes comme la réforme de l'éducation nationale ou remédier au déficit de développement du milieu rural.