Le Mouvement de libération nationale palestinien (Fatah) a dénoncé, dimanche, les accords de sécurité et militaires signés récemment entre le Maroc avec Israël, les qualifiant de «coup de poignard dans le dos d'Al Qods». Dans un communiqué, le parti politique du président palestinien Mahmoud Abbas a estimé que «la signature de ces accords ouvrent l'appétit de l'occupation à plus de judaïsation de la ville sainte et de ses environs». Fatah s'est adressé au roi Mohammed VI, en sa qualité de président du Comité Al-Qods, rappelant qu'il s'agit d'une «institution arabo-islamique qui a émergé de l'Organisation de la Conférence islamique en 1975» et que «sa mission est de protéger Al-Qods Al-Charif en affrontant les tentatives israéliennes d'effacer caractère islamique de la ville sainte». «L'occupation prend quotidiennement d'assaut Al-Aqsa pour changer ce caractère. Alors, que faites-vous à ce sujet ?», s'est interrogé le mouvement. Pour le parti politique palestinien, la signature de ces accords «a démoli l'Initiative de paix arabe (2002), qui appelait à la normalisation avec Israël après son retrait des territoires occupés de 1967 et la création d'un Etat palestinien avec Al Qods-Est comme capitale». «Ces accords ne seront que des blocs sur la voie de l'abandon des responsabilités nationales et religieuses du Maroc envers la Palestine», conclut le communiqué. Mardi, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz est arrivé dans la capitale marocaine pour une visite officielle, la première du genre, qui a duré jusqu'à jeudi. Au cours de son déplacement, Rabat et Tel-Aviv ont signé des protocoles d'accord de coopération dans des domaines tels que le renseignement, les industries de la défense, la cybersécurité et la formation conjointe. À rappeler qu'un responsable du mouvement palestinien Hamas a condamné, mercredi, le déplacement de deux jours du ministre israélien au Maroc, appelant le peuple marocain et ses forces vives à «le rejeter et le condamner». Le soir-même, les autorités locales de Rabat ont interdit un sit-in à l'appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, pour protester contre la visite de Benny Gantz. À la fin de l'année dernière, Israël et le Maroc ont annoncé la reprise des relations diplomatiques suspendues depuis 2002.