L'élimination de la candidature de la Sahraouie Soltana Khaya de la liste finale des candidats au Prix Sakharov 2022, décerné annuellement par le Parlement européen, a animé hier le débat à la Chambre des représentants en Espagne. Le député du Parti nationaliste basque (PNV), Aitor Esteban a accusé le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, d'avoir donné l'ordre aux eurodéputés du PSOE de voter contre Soltana Khaya et de soutenir en revanche les chances de la «putschiste» Jeanine Áñez, ancienne présidente de la Bolivie. Le chef de la diplomatie a rejeté ces accusations, soulignant que son département «ne dicte pas la position des groupes parlementaires, encore moins au Parlement européen (…) Ils votent en fonction de leur considérations». Comme prévu, le Prix Sakharov 2022 est revenu à l'opposant russe Alexeï Navalny. Le ministre des Affaires étrangères espagnol s'est, par ailleurs, montré très prudent à l'heure de répondre à une question du même député basque sur les «violations des droits de l'Homme» au Sahara occidental. Il a indiqué que «les relations de bon voisinage avec le Maroc ne sont jamais mises avant la défense et la promotion des droits de l'Homme par ce gouvernement». Et d'ajouter que «l'intelligence en politique étrangère et en diplomatie requiert de la discrétion, sans parler ou discuter publiquement de certains choses».