La popularité du pouvoir algérien bat de l'aile. Les taux de participations au référendum constitutionnel de novembre 2020 et aux législatives de juin dernier, respectivement de 23,72% et 23,03%, en sont de parfaits indicateurs. Au fur et à mesure que cette réalité se confirme, le pouvoir s'inscrit dans une politique résolument provocatrice à l'égard du Maroc. La première année de l'arrivée d'Abdelmadjid Tebboune à la magistrature suprême dans son pays, fut le temps des déclarations hostiles de sa part à l'encontre du Maroc. La deuxième année, le président a décidé de franchir un nouveau cap et passé aux provocations. Une série d'actes belliqueux auxquels le chef d'Etat a donné le coup d'envoi juste après son retour définitif, le 12 février, d'une longue hospitalisation en Allemagne. Le 1er mars, il préside une réunion du Haut conseil de sécurité consacrée à l'examen de la «menace marocaine» et les mesures à prendre pour riposter à l'opération des Forces armées royales, du 13 novembre 2020, à El Guerguerate. Deux semaines plus tard, l'armée algérienne somme des agriculteurs marocains, qui l'exploitaient pendant des décennies, de quitter les terres d'El Arja, au motif que l'oasis est sur un territoire algérien. Après des jours de contestation devant la préfecture de Figuig, les Marocains ont fini par accepter le fait accompli. Ce «succès sur l'ennemi historique» a visiblement convaincu le président et de son entourage de passer à un niveau supérieur. Tebboune a désormais dans le viseur des sociétés marocaines ayant des accords avec des groupes publics et privés en Algérie. Début mai, il ordonne la «résiliation immédiate» de ces contrats. L'injonction du chef de l'Etat concerne particulièrement la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance, la Société nationale d'assurance et l'entreprise de téléphonie et internet, Djezzy détenue à hauteur de 51% par l'Etat algérien. Le délire complotiste, pour se maintenir au pouvoir Pire, au fil des jours, la haine du Maroc a pris des proportions inquiétantes. Le Marocain Abdelhak El Mansour, directeur général d'Amana assurance (ex-SAPS), société spécialisée en assurance de personnes, a été prié par le Conseil d'administration de l'entreprise de quitter le navire. Dans cette série de provocations, une date à retenir. Le 19 mai, le Haut conseil de sécurité classe le Mouvement d'autodétermination de la Kabylie et le Mouvement Rachad (islamiste), sur la «liste des organisations terroristes». Une nouvelle qui est passée presque inaperçue au Maroc, mais hautement fondatrice de ce qui se tramait dans les coulisses du pouvoir algérien. Début août, des feux ravagent la Kabylie. Plusieurs localités de la région amazighe sont touchées en même temps par les flammes. L'«ennemi historique» est vite désigne comme donneur d'ordre aux pyromanes et aux assassins du jeune Jamal Bensamail, tué devant un commissariat de police. Le 18 août, le Haut conseil de sécurité décide de «revoir» ses relations avec le Maroc, et «l'intensification des contrôle sécuritaire aux frontières Ouest». Une fuite en avant qui a au moins permis aux généraux qui gouvernent à Alger d'éclipser la main tendue par le roi Mohammed VI à l'occasion de son discours du trône du 31 juillet. Six jours après cette décision, Alger annonce la rupture des relations avec Rabat. Une mesure que le pouvoir algérien alimente presque quotidiennement en paroles, en actes et en déplacements à l'étranger pour se plaindre du danger de l'ogre marocain guettant la pacifique Algérie. La fermeture de l'espace aérien aux avions marocains, actée le 22 septembre, et la pénétration le lendemain de l'armée algérienne dans la localité de Oeud-Zelmou à Bouarfa, sont deux actes qui s'inscrivent dans le cadre de cette politique de provocation, appelée à se poursuivre, selon les dernières menaces proférées par Amar Belani.