L'Association d'aide de migrants en situation vulnérable à Oujda (AMSV) a adressé une lettre ouverte à trois ministres algériens, au sujet de la situation des Marocains identifiés parmi les migrants arrêtés par les autorités du pays voisin ou morts en mer. Parvenu à Yabiladi, le courrier est adressé à Kamel Beldjoud, ministre de l'Intérieur, Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé et Abderrachi Tebbi, ministre de la Justice et garde des sceaux. Signé par le président de l'ONG Hassan Ammari, la missive appelle à une «intervention urgente dans le dossier des jeunes candidats marocains à l'immigration, arrêtés et présents sur le sol algérien». Elle évoque trois jeunes marocains secourus. «Ils sont partis des côtes orientales du Maroc et le moteur de leur bateau est tombé en panne en mer. Ils sont restés trois jours en mer. En raison des mauvaises conditions et des courants, leur embarcation a viré vers les côtes algériennes. Ils ont été secourus par un pêcheur. Le 17 août 2021, ils ont été remis au commissariat de Beni Saf, relevant de la sûreté nationale d'Ain Temouchent, à l'ouest de l'Algérie, à 128 km de la ville frontalière marocaine d'Oujda. Ils se trouvent avec cinq autres Marocains», explique l'ONG. Elle nomme les jeunes Ali Bahkane, né le 8 avril 1988, Samir Cherki, né le 26 avril 1995 et Souhail Fota, né le 1e juillet 1988, tout en fournissant les numéros de leurs pièces d'identité. Alors qu'«on leur avait promis une expulsion vers le Maroc par voie terrestre, comme il est d'usage à l'issue des démarches administratives et après réception des originaux des cartes nationales d'identité par courrier sécurisé de la part des familles», leur situation est restée au point mort, même qu'elle s'empire. «Ali Bahkane souffre de graves complications de santé dues à ses maladies neurologiques et doit prendre régulièrement les médicaments Paroxilin Win 20 mg et Dogmatil 50 mg», alerte l'ONG. «Afin d'éviter toute catastrophe, nous vous demandons, honorables ministres, d'accélérer le rythme des procédures administratives pour assurer la rapidité du processus d'expulsion vers le pays, conformément aux demandes des migrants et de leurs familles, dans des conditions humanitaires garantissant dignité et sécurité des personnes.» Par ailleurs, le président de l'ASMV a appelé les trois ministres algériens à faciliter le processus de rapatriement des corps de part et d'autre des frontières terrestres, pour les familles qui demandent à inhumer les corps de leurs enfants dans leurs pays d'origine. Il a également demandé aux trois responsables de faire que les dépouilles des jeunes marocains morts en mer, rejetés par les vagues et se trouvant dans les morgues de l'Ouest algérien, soient remis aux autorités marocaines.