Sous prétexte qu'elles n'ont pas encore terminé leurs études secondaires/universitaires ou désirent étudier encore pendant quelques années, de nombreuses maghrébines optent pour un célibat volontaire. D'autres ladies parviennent, non sans difficultés, à jongler sur les deux fronts. Le mariage et les études font-ils bon ménage ? Face à l'équation, faut-il trancher en choisissant l'un ou l'autre ? Si non, comment s'en sortir et éviter la crise de nerfs ? L'équation se pose de plus en plus chez de nombreuses femmes en âge de convoler en juste noces. De plus en plus de maghrébines, expatriés ou non, retardent délibérément la date de leur mariage pour se consacrer entièrement à leurs études, jugeant ainsi que les deux ne vont pas de pair. Choisir pour garder toute sa tête «Se marier, prendre soin de l'époux, gérer la belle-famille et éventuellement faire des enfants ne sont pas compatibles avec mes études», juge Sakina, étudiante en Pharmacie à Grenoble. «De manière générale, il faudrait faire un seul choix, à mon avis c'est l'un ou l'autre et pas les deux en même temps», continue t-elle sur sa lancée. Phedya, tunisienne de nationalité a suivi le conseil de sa mère lorsqu'il lui a fallu choisir entre son fiancé pressé de sceller leur union et ses études d'ingénieur. «De nos jours, ne jamais abandonner ses études pour vivre aux dépends d'un homme au risque un jour de se retrouver dans une situation difficile», avait prédit sa mère. La crise économique est passée par là. Plusieurs jeunes femmes jugent ainsi qu'il «faudrait faire beaucoup plus confiance aux diplômes qui assureront une sécurité financière qu'aux hommes». De l'avis de Julien, fonctionnaire Belge expatrié au Maroc et marié à une algérienne, «c'est vraiment chaud de se lancer dans le mariage lorsqu'on est encore étudiante. Cependant, si la femme choisit de poursuivre des études alors qu'elle était déjà mariée, les difficultés pourraient s'en trouver amoindries». Concilier oui. Garder courage... deux fois oui ! Si pour la plupart, le casse tête demeure, pour d'autres ladies interrogées, il est tout à fait possible de concilier les deux statuts. «J'ai épousé Hicham alors que j'étais encore étudiante. Il est plus âgé que moi de 8 ans et travaillait déjà comme architecte lorsque nous nous sommes mariés. Il faudrait tout juste de l'organisation et un sens encore plus aiguisé des responsabilités», confie Sofia. Selon son amie Fetine, «la question cruciale porte sur les enfants». En effet, la jeune femme âgée de 28 ans estime qu'il est «préférable d'attendre avant d'en avoir». Par ailleurs, «la société maghrébine est fortement conservatrice. Elle tolère souvent mal qu'une femme se cantonne uniquement ou la plupart de son temps à ses exercices d'école et/ou dissertations», estime Nouha. Finalement les ladies, les priorités, les ambitions et les parcours différent d'une lady à une autre ou encore d'un couple à un autre ! Alors quelle que soit votre décision, sachez cultiver l'autonomie, le courage et la bonne foi.