Plusieurs partis politiques en Algérie ont salué la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, en applaudissant «une décision souveraine qui protège les intérêts de l'Algérie et de son peuple des menaces et provocations d'un pays voisin». En Algérie, le pouvoir en place a mobilisé les partis qui lui sont proches pour soutenir sa récente décision de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc. Depuis hier, plusieurs formations politiques algériennes se succèdent pour soutenir la décision annoncée par le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. Ainsi, le Front de libération nationale (FLN) a déclaré, dans un communiqué, que l'Algérie a «toujours été attachée aux relations fraternelles entre deux peuples frères, a été patiente et a subi des préjudices». «Elle n'acceptera pas cette persistance dans la provocation, le complot et l'agression», ajoute la formation politique en considérant que la décision prise est «souveraine, responsable et s'impose par de nombreuses évidences, dont la hausse du niveau d'hostilité par le Makhzen à l'égard de l'Algérie». «L'Algérie s'est réservée le droit de mettre en œuvre sa stratégie en réponse appropriée au ciblage du régime du Makhzen. Le complot est scandaleux contre l'unité du peuple algérien et contredit directement les principes et accords structurant et inspirant les relations algéro-marocaines, en plus d'être en contradiction flagrante avec le droit international», ajoute la formation politique, considérée comme le plus grand parti politique en Algérie. Dans le même sillage, le chef du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina a estimé que la rupture des relations entre l'Algérie et le Maroc était «attendue et justifiée après les violentes attaques du Royaume du Maroc contre l'Algérie». Tout en réitérant les accusations du pouvoir de son pays contre le Maroc, la formation islamiste conservatrice fondée en 2013 a reproché au Royaume de «fournir une plate-forme à l'entité sioniste (Israël) pour pratiquer ses attaques politiques et son harcèlement contre l'Algérie». «Malgré la patience de l'Algérie face à de nombreuses transgressions du Makhzen et son respect des relations historiques entre les deux peuples, la politique de fuite en avant pratiquée par le Maroc a conduit à cette situation, qui va entraîner une perte pour les intérêts du peuple marocain, malheureusement», a-t-il ajouté. Le RND et El Moustakbal sur les pas du FLN et d'El-Bina Pour sa part, le Rassemblement national démocratique (RND) a exprimé son soutien «absolu à la décision de rompre les relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc», en applaudissant «une décision souveraine qui protège les intérêts de l'Algérie et de son peuple des menaces et provocations d'un pays voisin». L'occasion pour le parti dirigé par Tayeb Zitouni, actuel maire d'Alger, de rappeler avoir «pointé du doigt l'hostilité constamment émanant du Royaume du Maroc et ses dangers et appelé à y faire face avec fermeté». «Le RND a appelé le gouvernement algérien à prendre les mesures nécessaires pour contrer les pratiques honteuses du régime marocain, qui violent le principe de bon voisinage», conclut-il. De son côté, le Front El Moustakbal d'Abdelaziz Belaïd a expliqué que la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc est «le résultat de pratiques qui nuisent aux principes de bon voisinage, heurtent les sentiments de fraternité et nuisent à la souveraineté en semant le chaos au sein du peuple algérien». Le parti a souligné la profondeur des relations entre les deux peuples frères et la nécessité d'être plus attentif à ce qui sert les intérêts des pays et de défendre un espace maghrébin libre de différends et de tensions. Mardi, l'Algérie a annoncé, par le biais de son chef de la diplomatie, qu'elle rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc. Ramtane Lamamra a également rappelé que la rupture est conforme à la décision prise par le Haut Conseil de Sécurité, lors de sa réunion du 18 août consacrée à l'examen des feux de forêts que le pays a connu, visant à «revoir ses relations avec le Maroc». Quelques heures plus tard, le Royaume du Maroc a réagi à l'annonce, qualifiant la décision d'«unilatérale», «complètement injustifiée mais attendue» et rejetant «catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent».