Cette semaine, le ministère de l'Intérieur s'est défendu devant l'Audience nationale espagnole, en affirmant n'avoir donné aucun ordre pour le lancement du rapatriement de centaines de mineurs marocains de Ceuta vers le Maroc. Toutefois, un courrier électronique prouvant le contraire vient d'être révélé par des médias espagnols. Relayée par El Confidencial, l'information est confirmée par El Diario, qui assure que ce mail a été envoyé le 10 août par le secrétaire d'Etat à la sécurité à la délégation du gouvernement de Ceuta. «L'e-mail demandait l'activation de l'accord pour le rapatriement des mineurs signé par l'Espagne et le Maroc en 2007 et soulignait "l'importance de l'affaire"», poursuit-on. «En réponse à votre demande, un accord sur le rapatriement des mineurs est envoyé. Compte tenu de l'importance de cette affaire, il est instamment prié de procéder au respect des dispositions de la lettre à partir d'aujourd'hui», indique le courrier, faisant référence à une instruction non signée, qui a demandé l'activation des rapatriements d'enfants et d'adolescents sur la base de l'accord hispano-marocain. L'e-mail est envoyé au secrétaire général de la délégation du gouvernement de Ceuta, suite à la demande de l'exécutif local de procéder au retour des mineurs arrivés dans la ville entre les 17 et 19 mai. Le courrier fait partie de la documentation remise par le ministère espagnol de l'Intérieur à l'Audience nationale à la suite de la plainte du Réseau espagnol pour l'immigration et l'assistance aux réfugiés, demandant la suspension urgente du rapatriement des mineurs marocains. El Diario rappelle que devant l'Audience nationale, le département de Fernando Grande-Marlaska a expliqué que le document n'impliquait pas un ordre de commencer l'opération de retour, mais se limitait à «prier» pour qu'elle soit activée. La plus haute juridiction en Espagne s'est déclarée, mercredi, compétente statuer sur la conformité de l'instruction ayant donné lieu aux retours des mineurs marocains.