section Nador de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a relayé, mercredi soir, le témoignage de deux jeunes marocains. Refoulés à chaud le 28 juillet dernier par des éléments de la Garde civile espagnole de Melilla, ils auraient été «torturés» par des militaires marocains avant d'être «relâchés sans procès-verbal». «Vers 7h 30, le matin du 28 juillet, nous avons sauté la barrière et accéder à Melilla. Immédiatement, nous étions arrêtés par la Guardia civil qui nous a ligoté les mains et reconduit en refoulement à chaud vers une porte de la barrière, située à Taourirt, au nord de Mari Ouari», racontent les deux jeunes. Accueillis l'autre côté de la frontière par deux membres des forces auxiliaires, ils auraient été délivrés à trois membres des FAR qui les auraient «conduits, les mains ligotées, vers un poste de contrôle à Taourirt», poursuivent-ils. Dans ce poste, les deux jeunes hommes, souffrant d'une déficience visuelle, disent y avoir «été torturés pendant 20 minutes par deux de ces militaires». Ces derniers auraient utilisé «leurs ceintures et leurs pieds». Ayant toujours les «mains ligotées», cette torture présumée leur a causé «des blessures graves», poursuivent-ils. «Ils ont également été soumis à un interrogatoire pour savoir qui leur a montré de le lieu d'où ils ont accédé à Melilla et qui les a accompagnés durant leur tentative», complète Mohamed Amine Abidar, président de la section Nador de l'AMDH, contacté par Yabiladi ce jeudi. Par la suite, les deux hommes auraient été livrés aux gendarmes de Béni Chiker qui les auraient libérés, «sans l'établissement d'aucun P.V.». «Les deux jeunes ont par la suite déposé une plainte au parquet, qui a été transférée au procureur du roi pour l'ouverture d'une enquête. L'AMDH est allée voir le colonel en charge du bureau de surveillance de la frontière à Taourit Beni Chiker, qui a chargé un commandant de nous recevoir», affirme le président de l'AMDH-Nador. «Nous lui avons dénoncé cet acte, condamnable par les pactes et conventions internationales des droits humains et les lois nationales.» La section locale de l'ONG rappelle que «les deux victimes souffrent d'une déficience visuelle, donc considérées comme souffrant d'un handicap» «Ils ont reçu des certificats de 20 jours d'incapacité temporaire totale», indique Mohamed Amine Abidar qui dit s'attendre à ce qu'une «enquête soit ouverte et à ce que ce genre d'actes ne se reproduise plus». L'AMDH Nador exige une «enquête sérieuse pour faire toute la lumière sur cette affaire dont les victimes méritaient un comportement plus humain». La plainte des deux victimes est accompagnée de certificats médicaux. Elles seront soutenues par l'AMDH.