Le projet Pegasus, conduit par Forbidden Stories et Amnesty International ne finit pas de surprendre, s'agissant du Maroc. Ainsi, la cellule investigation de Radio France, en collaboration avec le projet, a découvert que le numéro de téléphone du roi Mohammed VI figurait sur le listing marocain du système Pegasus. «Ce qui surprend le plus, lorsque l'on examine de près cette liste, c'est que le souverain lui-même fait partie des numéros sélectionnés comme cibles potentielles de Pegasus», écrit France Culture. La même source assure qu'un grand nombre de numéros appartenant à des membres de la famille royale figurent parmi ceux identifiés par le consortium du Projet Pegasus comme étant susceptibles d'être attaquées par le logiciel espion. Le média cite le numéro personnel de la princesse Lalla Salma, ex-épouse du roi et mère du prince héritier Moulay Hassan et la princesse Lalla Khadija. Il s'agit aussi du prince Moulay Hicham, cousin germain du roi. Son numéro a été rentré dans le système, tout comme «celui de son épouse, de leurs deux filles et de son jeune frère : le prince Moulay Ismaïl». Le média cite aussi l'homme d'affaires et ancien gendre d'Hassan II, Fouad Filali, comme victime potentielle de Pegasus, aux côtés de sa sœur, de sa fille, qui n'est autre que la nièce du roi Mohammed VI. Même deux architectes français installés à Rabat qui travaillaient sur le chantier du palace Bozzi Corso, un hôtel de luxe situé à Lecce, dans les Pouilles en Italie, dont Fouad Filali était le propriétaire, auraient été ciblés. Il s'agirait aussi de Mohamed Mediouri, beau-père du souverain et ancien garde du corps personnel d'Hassan II, du chambellan du roi, Sidi Mohamed Alaoui, du secrétaire particulier du monarque et de trois autres membres de la famille de ce dernier, en plus du chef de la gendarmerie royale du Maroc, le général Mohamed Haramou et de l'ancien chef des gardes du corps de roi, Hassan Cherat. Le projet Pegasus, coordonné aussi par 17 rédactions et médias, a révélé jusqu'ici que les téléphones portables de journalistes, personnalités et activistes des droits humains marocains et étrangers auraient été ciblés par le logiciel d'espionnage produit par l'entreprise israélienne NSO. Avec 10 000 numéros potentiellement surveillés, le Maroc serait même son deuxième client. Ce mardi, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur l'espionnage présumé de plusieurs journalistes français, dont Edwy Plenel président et cofondateur de Médiapart. Article modifié le 2021/07/20 à 15h26