Le généra José Luis Ortiz Cañabate a identifié le chef du cabinet de la ministre espagnole des Affaires étrangères, Camilo Villarino, comme l'auteur des instructions données pour dispenser Brahim Ghali du traditionnel contrôle aux frontières à la base de Saragosse, rapporte ce jeudi la chaîne Antena 3. L'avocat Antonio Urdiales, qui avait déjà accusé le 9 juin, le département d'Arancha Gonzalez, de «falsification de documents, d'usage de faux passeport et de prévarication», a immédiatement demandé au juge d'instruction Rafael Lasala du tribunal n°7 de Saragosse d'inculper Villarino pour «prévarication et dissimulation». Le parquet devrait se prononcer sur la responsabilité du ministère des Affaires étrangères dans l'entrée irrégulière présumée du chef du Polisario en Espagne, ajoute la même source. Force est de constater que l'enquête menée depuis Saragosse et celle effectuée par l'Audience nationale à Madrid, ne convergent pas. Hier, le Commissariat général de police a remis un rapport au juge d'instruction Santiago Pedraz, affirmant que Brahim Ghali est titulaire d'une carte d'identité espagnole valide. Le même jour à Saragosse, le juge d'instruction Lasala a donné un délai de sept jours à l'état-major de l'armée de l'air pour donner le nom de la personne au ministère des Affaires étrangères qui a ordonné la dispense du contrôle aux frontières pour Brahim Ghali. Il est lieu de souligner que Camilo Villarino, l'actuel chef de cabinet d'Arancha Gonzalez, et ancien numéro 2 de l'ambassade espagnole à Rabat durant quatre années, a été promu ambassadeur à Moscou, lors du conseil des ministres présidé par Pedro Sanchez, la semaine dernière. Depuis le début de la crise avec le Maroc, Villarino a été l'artisan de l'offensive diplomatique de son pays en Europe pour faire face à la campagne du Maroc. Il est surtout l'un des rares hauts fonctionnaires au ministère des Affaires étrangères à avoir participé à l'opération d'accueil en catimini de Brahim Ghali en Espagne.