C'est hier jeudi 7 juin que le porte-parole de Sharia4 Belgium, le belgo-marocain Fouad Belkacem a été arrêté en Belgique pour les propos de haine qu'il a tenu la semaine dernière. Cette arrestation est un véritable soulagement pour les communautés marocaine et musulmane du pays qui avaient été choquées par la violence de ses déclarations qui s'en prenaient à la société belge. Une semaine, jour pour jour, après les incidents de Molenbeek, en Belgique durant lesquels une centaine de personnes avaient manifesté devant un commissariat de police pour dénoncer l'arrestation violente d'une femme en niqab, le gouvernement belge est passé à l'acte et a décidé d'arrêter, Fouad Belkacem, porte-parole belgo-marocain de Sharia4 Belgium, groupuscule islamiste radical. Il a d'ailleurs passé la nuit dernière (jeudi soir) en prison, rapporte Rtl.be. On l'accuse d'une part, d'avoir été l'instigateur des incidents, mais il a été également inculpé pour incitation à la haine et à la violence suite à une vidéo publiée sur You Tube dans laquelle il comparait les Belges à des mécréants. Même si c'est une procédure qui prend du temps, Fouad Belkacem risque de se voir retirer sa nationalité belge et pourrait être extradé vers le Maroc, pays dans lequel il encoure une peine de prison de 10 ans pour trafic de drogue. Allié des islamophobes Cette arrestation est un véritable soulagement pour les communautés marocaine et musulmane de Molenbeek qui craignaient d'être stigmatisées suite à ces propos. «La communauté marocaine et musulmane, tout mouvement confondu, et d'une manière unanime ont dénoncé les propos de haine déclarés par Fouad Belkacem et les ont qualifié d'inacceptables», explique Ahmed El Khannouss, maire-adjoint de Molenbeek et député parlementaire belgo-marocain, contacté ce matin par Yabiladi. «Sharia4 Belgium est un mouvement extrêmement dangereux car il remet en question le fonctionnement de la société belge, le vivre ensemble entre les différentes communautés et crée un fossé entre elles. Les propos tenus par Fouad Belkacem ont été très violents. Ce mouvement représente le meilleur allié des islamophobes car il leur livre sur un plateau d'argent des arguments pour encore plus détester l'Islam. Il ne faut pas oublier qu'on vit dans une période post 11 septembre, et qu'on a tué Théo Van Gogh. L'Occident est traumatisé !», poursuit-il. Une enquête en cours Pourtant dans cette affaire, les membres de la Sharia4 Belgium semblent être les seuls musulmans à réellement avoir dénoncé haut et fort l'arrestation violente de la jeune femme portant le niqab par la police. Sur ce point, Ahmed El Khannouss reste prudent et insiste sur le fait qu'une enquête est en cours pour savoir vraiment ce qui s'est passé, si les policiers ont réellement déchiré les vêtements de la femme portant le niqab et si elle s'est retrouvée nue au commissariat comme le prétend la Sharia4 Belgium. «Par ailleurs, ce que les médias en Belgique n'ont pas dit est que l'une des deux policières qui avaient demandé à cette femme de dévoiler son visage était une belgo-marocaine. Ces deux policières ne faisaient que suivre la procédure et la loi qui a été votée au Parlement fédéral interdisant le port du niqab dans l'espace public. Si la femme en niqab avait montré son visage au départ, elle aurait seulement eu un procès-verbal et rien de tout cela ne serait arrivé», ajoute-t-il avouant que lui personnellement était au départ contre le vote de cette loi interdisant le port du niqab car elle allait à l'encontre des libertés individuelles. Interrogé sur le risque qu'encoure Fouad Belkacem de se voir retirer sa nationalité belge pour incitation à la haine, Ahmed El Khannouss est catégorique. Il est contre cette mesure. «Fouad Belkacem est né et a grandi en Belgique. Ce que je souhaite c'est qu'il soit jugé sur un même pied d'égalité que les autres citoyens belges. Quaurait-on fait si un Belge de souche avait proféré les mêmes propos que lui ? On lui aurait retiré sa nationalité belge ? Il ne faut pas être si simpliste. La loi existe et punit ce genre d'acte. En lui retirant sa nationalité belge, on risque d'envoyer un message négatif à toute la communauté musulmane qui pourrait se considérer comme des citoyens de seconde classe», conclut-il.