Les voyages maritimes ont repris et les agences de voyages sont déjà surbookées. Seulement, l'absence de la Comarit sur les lignes reliant le Maroc et l'Europe se fera sentir. La Compagnie marocaine était l'une des rares à appliquer le système des prix fixes selon la période. Par conséquent, les passagers vont devoir s'y prendre tôt au risque de débourser de grosses sommes. Mois de juin 2012. A ce moment de l'année, l'on entre à peine dans la haute saison. Période pendant laquelle les transits des MRE et des touristes vers le royaume sont des plus importants. Le trafic sur les lignes maritimes reliant le Maroc à la France et l'Espagne a repris, mais ne verra pas cette année la participation de la compagnie marocaine Comarit. D'ailleurs c'est GNV qui la remplace dans le port de Sète. La compagnie italienne a débuté les navettes le 28 mai dernier et la différence se fait déjà ressentir, surtout en ce qui concerne le sujet tabou entre le vendeur et son client : le prix. En effet, dès la reprise des lignes Sète-Tanger et Sète-Nador, force est de constater que les prix ont considérablement flambé. Selon les tarifs de base sur internet, un aller-retour sur Sète-Tanger pour deux adultes, deux enfants et une voiture, s'élève autour de 770 euros. Pourtant l'an dernier avec la Comarit, il fallait débourser environ 511 euros pour les même conditions. Cette augmentation flagrante est simplement due au système appliqué par GNV différent de celui de la Comarit qui se contentait d'un système de prix fixes par période, indique à Yabiladi le président de l'association des usagers au port de Sète, Ahmed El Farkous. «La compagnie marocaine découpait l'année en trois périodes : la bleue, correspondait à la basse saison. Entre le 20 juin et le 11 août, la période rouge correspondant à la haute saison, étant donné le flux important de passagers. Et enfin la période verte, intermédiaire entre les deux précédentes. Or, GNV fixe ses tarifs en fonction du remplissage des bateaux. Au fur et à mesure que les bateaux se remplissent, les prix augmentent», explique M. Farkous. Et c'est le même système appliqué sur Sète-Nador. Les premiers billets achetés lorsque les bateaux sont vides peuvent s'élever à 260 euros pour une personne et une voiture, mais 3 à 4 jours plus tard, ils montent à 500 euros. Le jour du départ il peut s'élever à 700 euros, explique le responsable associatif. «Le système GNV est un système compliqué et simple à la fois, il faut s'y prendre tôt. Autant le prix peut être très bas si on réserve très tôt, autant il peut être très élevé si on traine, explique M. Farkous. C'est comme si on réservait chez Air Arabia», lance-t-il. GNV n'est autorisé à opérer sur la ligne que pendant 12 mois. Etant donné qu'elle arrive en mode pompier, elle chercherait à rentabiliser au maximum son trafic sur la liaison. Il faut dire que Sète-Tanger est une liaison très lucrative en période estivale. C'est d'ailleurs pour cette raison que les autorités du port de Sète ont tout mis en œuvre pour la reprise. C'est aussi pendant cette période que la Comarit réalisait son chiffre d'affaires. Hausse apparemment généralisée En outre, les prix sur les liaisons du Maroc avec l'Espagne ont augmenté. Sur Algésiras-Tanger Med, trois compagnies se partagent désormais la clientèle. Les compagnies espagnoles Acciona et Balearia ainsi que l'allemande FRS. Une moyenne de leurs tarifs de base fixe le trajet à environ 299 euros, contre 272,50 euros l'année dernière soit une hausse de 9,76%. Sur Alméria-Nador, Acciona assure désormais toute seule la ligne en l'absence de la Comarit. Il faudrait débourser actuellement 477 euros, selon les tarifs de base, pour une voiture et deux personnes contre 451 en 2011, soit une hausse de 5,76%. La compagnie allemande FRS jouit actuellement du monopole sur Tarifa-Tanger. La traversée pour 2 personnes et une voiture vaut 286,20 euros, a indiqué à Yabiladi une opératrice FRS. Pourtant les prix affichés sur internet sont encore plus bas. Comparé à l'année dernière, une augmentation de 39,08% est notable. Il faut dire que la plupart de ces compagnies font des promotions tout au long de l'année qui ne sont pas toujours relayées sur internet. Ce qui explique parfois la différence entre les prix affichés sur les sites web et ceux annoncés par les centres d'appel des dites compagnies ou des agences de voyage. Et comme l'a réitéré à Yabiladi Mme Severine Blaya de l'agence de voyages Euromer, «la Comarit était l'une des rares compagnies à avoir des prix fixes selon la période. Les compagnies maritimes fonctionnent maintenant au 'yield management'. Elles gèrent en fonction de la demande. Nous n'avons pas de grille tarifaire». En somme, c'est donc une hausse généralisée dans le secteur du transport maritime cette année. Avec l'arrêt d'activité de la Comarit, il ne reste quasiment que des compagnies espagnoles et l'italienne GNV sur le détroit de Gibraltar. Et l'usager devra donc payer les pots cassés...