Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine résidant à l'étranger (CCME) s'exprime sur la tenue d'une conférence internationale qui s'est déroulée à Rabat (les 3 et 4 mars 2009) des conseils et institutions nationales dédiées par différents Etats à leurs populations émigrées. Pour le président du Conseil des MRE, ce qui a conduit l'instance consultative à réunir des Conseils en charge de leur diaspora repose sur la volonté de mettre en relief les expériences de pays voisins. «Cette conférence, la première de son genre à notre connaissance au niveau international, constitue une occasion unique de débats et d'échanges sur des problématiques finalement peu étudiées sur le plan scientifique et encore peu visible, du moins au niveau mondial, sur le plan politique. Ainsi, ce n'est qu'au mois de septembre 2008 que s'est tenue sous la présidence Française de l'Union européenne, la première rencontre des Européens établis hors de leur pays d'origine», dit-il. Selon Driss El Yazami, la volonté politique des Etats de renforcer le lien culturel avec leurs diasporas est de plus en plus accentuée. «Les politiques actives en direction des communautés expatriées sont probablement la conséquence et le reflet des mutations profondes du phénomène de la migration avec, en particulier, la progression du nombre de migrants, la mondialisation des flux, la montée en puissance des flux Sud-Sud et le changement de statut de nombreux pays qui ne sont plus des territoires émetteurs, mais également de transit et d'installation», précise-t-il. A la question, comment favorise-t-on une citoyenneté plurielle, Driss El Yazami réplique que c'est en s'investissant dans des ONG pour le développement solidaire avec leurs communautés d'origine ou encore en travaillant au transfert des savoirs et des compétences tout en agissant sur le plan civique dans leurs pays de résidence. «Si, dans certains pays, les communautés émigrées peuvent constituer un facteur de polémique et de tensions, elles sont aussi un élément essentiel de rapprochement entre les peuples et les gouvernements. C'est dans ce cadre qu'il faut considérer la multiplication des conseils de l'émigration et des institutions étatiques dédiées aux populations nationales vivant à l'étranger», ajoute-t-il. Du coup, il semblerait que le Maroc soit en phase de réflexion pour créer l'environnement nécessaire à l'exercice de la citoyenneté politique de ses ressortissants résidents à l'étranger. Pour l'heure, pas de calendrier ni d'agenda. Au menu, débats, échanges, concertations et...conciliabules. La patience n'est-elle pas le meilleur antidote de l'action.... Entretien exclusif avec Driss Yazami [Partie I] Nous avons eu l'occasion de rencontrer Driss Yazami en marge de cette conférence internationale. Il a eu la gentillesse de nous accorder un long entretien en exclusivité pour Yabiladi.com. Nous le publierons en deux parties. La deuxième partie sera publié dès demain.