Au lendemain de son départ, le secrétaire général du Front Polisario fait face à plusieurs plaintes pour avoir accédé au territoire espagnol avec de faux documents. La plus récente accuse aussi «les agents aux frontières de l'aéroport et/ou du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération» de l'Espagne. Le président du tribunal d'instruction n°7 de Saragosse, Rafael Lasala a ordonné d'enquêter sur une plainte contre les responsables des frontières et du ministère des Affaires étrangères ayant autorisé l'entrée en Espagne du secrétaire général du Front Polisario. Brahim Ghali était à bord d'un avion médicalisé, qui avait atterri dans la base militaire de Saragosse, le 18 avril dernier, en provenance de l'Algérie. Admis à l'hôpital de San Pedro de Logroño sous un faux nom, il y est resté jusqu'à mardi dernier, jour de son départ vers Alger, après avoir été interrogé par un juge d'instruction de l'Audience nationale espagnole. Ainsi, dans une ordonnance en date du 31 mai, consultée par Libertad Digital, le tribunal d'instruction de Saragosse affirme que «les événements rapportés font présumer l'éventuelle commission d'un crime», estimant par conséquent qu'il est «nécessaire d'engager des procédures préliminaires visant à déterminer la nature et les circonstances de l'événement et les personnes qui y ont participé». Dans ce contexte, le juge a ordonné, dans une lettre officielle, au responsable de la Garde civile de l'aéroport de Saragosse, de lui transmettre dans un délai de 5 jours, des données sur les occupants dudit vol en provenance d'Algérie et les documents de voyage présentés. Le juge a également demandé de préciser la nature des visas d'entrée, poursuit la même source. La complicité des autorités espagnoles pointée du doigt Cette plainte est déposée contre Brahim Ghali ainsi que «les agents aux frontières de l'aéroport et/ou du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération». «Si l'accusé utilisait le passeport délivré au nom de Mohamed Benbatouche pour entrer à l'hôpital de San Carlos, le plus logique est qu'il aurait utilisé ce même passeport pour traverser nos frontières, puisqu'avec un passeport avec le nom de Brahim Ghali aurait rapidement alerté sur les affaires judiciaires sur lesquelles l'Audience nationale statue», ajoute la plainte. Celle-ci soupçonne «la délivrance d'un visa de courtoisie à la frontière» au leader du mouvement séparatiste. «Dans ce cas, l'usage du faux passeport délivré au nom de M. Mohamed Benbatouche, est d'autant plus grave qu'il s'agit d'une entente entre le prévenu et les autorités consulaires et/ou douanières», dénonce-t-on. De plus, dans le cas où Brahim Ghali serait arrivé en Espagne avec un passeport portant son nom, le texte, présenté par l'avocat Antonio Urdiales, soupçonne «un crime présumé de prévarication et de dissimulation». Il ne s'agit pas de la première plainte concernant la falsification par le leader du Polisario de ses documents d'entrée en Espagne. En début de semaine, un tribunal de la ville de Logroño a ouvert une enquête préliminaire pour définir si le chef du Front Polisario est bien entré en Espagne avec de faux documents, suite à la plainte déposée par l'association Manos Limpias. Un avocat de Valence a également déposé plainte dans le même sens, tandis que l'Audience nationale espagnole a rejeté un recours similaire, la semaine dernière, invoquant le manque de preuves pour étayer l'accusation.