L'offensive diplomatique du Polisario, se poursuit. Après sa visite en Afrique du Sud, Mohamed Abdelaziz tente un nouveau coup médiatique, il vient de demander, dans une lettre publiée jeudi par le quotidien algérien Al Khabar, une médiation saoudienne. La diplomatie des dattes fonctionne. Une semaine après l'annonce faite par l'ambassade saoudienne à Alger de l'envoi de quelques centaines de tonnes de dattes à la population des camps de Tindouf, voilà que le chef du Polisario profite de cette largesse pour adresser une longue lettre au roi Abdellah d'Arabie Saoudie. La missive de Mohamed Abdelaziz demande ouvertement une médiation de Riyad dans le conflit opposant le Polisario au Maroc sur le Sahara. Dans sa lettre, le chef du Polisario remet au goût du jour l'option du referendum ; se disant convaincu que c'est la seule et unique solution à même de garantir aux Sahraouis l'exercice du droit à l'autodétermination. Une option à laquelle même le Conseil de sécurité ne croit plus. Abdelaziz, si. A cet effet, il invite, dans sa lettre, le monarque saoudien à suivre l'exemple de son prédécesseur, le roi Fahd. Lequel, selon les dires de Abdelaziz, aurait convaincu feu Hassan II d'accepter, en 1981, d'organiser un referendum au Sahara. Le roi Abdellah saurait-il faire la même chose avec Mohammed VI que Fahed avec Hassan II? Rien n'est moins sûr, sachant que le contexte géostratégique a nettement changé, depuis, et ce en faveur du Maroc. De la longue liste des bailleurs de fonds en armes et en munition du Polisario, il ne reste que l'Algérie. La force de frappe militaire du Polisario n'est plus qu'un souvenir. Et c'est pareil pour l'armée marocaine de 1981. Sa modernisation et sa suprématie sur les milices du Polisario sont à l'origine du cessez-le-feu de 1991. Seul demeure le dossier des droits de l'Homme pour lequel le royaume traine le pas. Des éloges au roi Hassan II Dans sa missive au roi d'Arabie saoudite, le chef du Polisario n'a pas tari d'éloges sur Hassan II, qualifiant certaines positions du défunt monarque de «courageuses» à l'image de ses déclarations en 1987 faites à Londres dans lesquelles il se disait prêt à accepter les résultats du referendum et même à être le premier à ouvrir une ambassade à Laâyoune au cas où l'option de l'indépendance du Sahara l'emporterait. Pour ce qui est du plan d'autonomie proposé en 2007 par le Maroc, Mohamed Abdelaziz le qualifie d'«initiative unilatérale».