Dans sa crise diplomatique avec le Maroc, l'Espagne compte sur le soutien de l'Allemagne. Un appui réaffirmé, ce vendredi 28 mai, par le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires européennes, Michael Roth, dans une interview accordée à El Pais. «L'Union européenne aide des pays comme le Maroc à donner une perspective à leurs jeunes, à créer des emplois. Mais j'ai l'impression que les jeunes sans perspectives deviennent une monnaie d'échange politique pour les dirigeants. C'est cynique. L'UE ne doit pas permettre qu'elle soit soumise à un chantage», a-t-il souligné. Des ministres de l'exécutif Sanchez, notamment le trio Carmen Calvo (première vice-présidente du gouvernement, Margarita Robles (Défense) et Arancha Gonzalez (Affaires étrangères) ont également pointé le «chantage» du Maroc dans la crise migratoire. Vox a également abondé dans le même sens. La semaine dernière et suite à l'exode de milliers de Marocains vers Ceuta, une porte-parole du gouvernement allemand a appelé le Maroc à «reprendre le contrôle des frontières et empêcher les départs irréguliers» de migrants. Les relations entre le royaume et l'Allemagne traversent une mauvaise passe. Le 6 mai, Rabat a rappelé son ambassadrice d'Allemagne pour protester de manière officielle contre «les actes hostiles et les actions attentatoires (de Berlin) à l'égard des intérêts supérieurs du Royaume du Maroc». Deux semaines plus tard, c'est au tour de Karima Benyaich, ambassadrice à Rabat, de prendre le chemin de Rabat pour des consultations, suite à l'accueil de Brahim Ghali dans un hôpital de Logroño.