L'Union européenne a exhorté l'Espagne à s'appuyer sur les agents de Frontex, l'agence européenne de garde-frontières, pour protéger ses frontières. Mais l'exécutif espagnol reste plutôt réticent à cette option. Citée par la presse ibérique, une lettre de Frontex au ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska considère que «l'augmentation de la pression migratoire sur l'Espagne» devrait conduire Madrid à recourir à l'agence. L'été dernier, Bruxelles est intervenue au cours de la reprise de la migration vers les îles Canaries, pour que l'Espagne s'appuie sur Frontex dans le cadre du contrôle des eaux territoriales, ce que Madrid a refusé. Directeur exécutif de l'agence, Fabrice Leggeri, a reproposé cette option, rejetée à nouveau ce vendredi. «La pression migratoire augmente en Méditerranée occidentale, mais elle est très éloignée des chiffres d'il y a cinq ans», où plusieurs ressortissants syriens ont pris la mer pour fuir le conflit dans leur pays, a analysé le quotidien El País. «Jusqu'à présent cette année, les entrées sont inférieures à 10 000, mais elles représentent une hausse de 42%, comparé à la même période de l'année dernière», a ajouté la même source, rappelant par ailleurs que «les relations entre Frontex et l'Espagne ont toujours été tendues». Début 2021, l'agence européenne a «menacé de suspendre son activité dans le détroit et aux îles Canaries» et a exigé que l'Espagne «contrôle davantage les renseignements et l'accès aux données personnelles aux frontières, les pouvoirs dans les enquêtes transfrontalières de trafic international», ainsi que le déploiement du personnel de la police espagnole, a rappelé El País, selon lequel Madrid n'a pas accueilli positivement ces recommandations.