La nuit sera longue pour Ceuta qui fait face à un afflux record de migrants (principalement Marocains) depuis 24 heures. La petite enclave doit gérer plusieurs milliers de migrants qui déambulent dans les rues. La ville de Ceuta vit l'une de ses nuits les plus mouvementées. Ce lundi soir, après que des milliers de Marocains ont accédé à l'enclave espagnole à la nage, des incidents impliquant des migrants marocains ont été enregistrés un peu partout dans la ville. Selon La Verdad de Ceuta, des Marocains fraîchement arrivés auraient «cassé la porte de l'école Juan Morejón et envahi le centre», vers 23h30. Un peu plus tard, vers 23h50, la police nationale espagnole a dû intervenir lors d'affrontements dans la banlieue de Hadú - San José entre migrants marocains, rapporte le média local. Des séquences montrent une altercation entre un homme, qui serait migrant marocain, et des éléments de la garde civile. pic.twitter.com/xpPnmERSgt — KARIM PRIM (@KARIMPRIM) May 17, 2021 D'autres vidéos font état d'interventions de la garde civile, avec usage de la force, pour déloger des mineurs venus se cacher dans le jardin d'une maison. Echauffourées, enfants en bas âge et un premier décès Une multitude d'événements qui interviennent alors que les autorités marocaines sont finalement intervenues, lundi soir, pour disperser la foule au niveau du poste-frontière avec Ceuta en attente d'émigrer irrégulièrement. Pues parece ser que las fuerzas auxiliares marroquíes Marruecos ?? han comenzado a dispersar a los marroquíes que esperaban en la zona cercana a la frontera de #Ceuta para cruzar @icembrero @elmundoes @el_pais @AlJazeera @puertodeceuta @elforodeceuta @AhoraCeuta @otazuelcano pic.twitter.com/7Q2l91kS7G — KARIM PRIM (@KARIMPRIM) May 17, 2021 Les forces auxiliaires ont ainsi été déployées, ce qui contraste avec les images partagées durant la journée. Les politiques de la ville ont pointé «la passivité manifeste des autorités marocaines» face à cet exode.
Alors que le nombre de migrants ayant réussi à franchir la frontière dépassent 5 000 dont 1 500 mineurs, cette migration irrégulière par la mer a fait une première victime. Selon Ceuta TV, un Marocain est mort noyé en tentant de regagner l'enclave espagnole. «L'âge du défunt reste à déterminer, qui était soit mineur, soit juste au-dessus de l'âge de la majorité. Son corps à été repêché par les services de santé qui ont été déployés dans la zone depuis 16h00», a ajouté le média local. La même source fait état d'un bébé accompagné de sa sœur, âgée d'à peine trois ans, qui a été secouru puis transféré à l'hôpital universitaire de la ville, tandis que les images montrent d'autres enfants en bas âge, qui auraient aussi réussi à traverser. En plus des Marocains, des centaines de migrants subsahariens ont pris la route depuis plusieurs villes de la région pour rejoindre à pied la frontière et tenter à leur tour de pénétrer l'enclave espagnole. Autorités locales et gouvernementales en état d'alerte Mobilisés depuis le début de ces événements, le Centre de coopération opérationnelle (CECOR), convoqué en urgence, a annoncé la prise d'une série de mesures. Il s'agit, selon El Faro de Ceuta, de la création d'un comité de coordination composé des forces et organes de sécurité de l'Etat, de la police locale et des membres du commandement général de Ceuta pour contrôler tous les points sensibles de la ville et maintenir l'ordre dans les rues. Un dispositif d'action commune a déjà été articulé et est opérationnel. Le CECOR a également demandé à la Garde civile de renforcer sa présence sur la frontière, les digues et le périmètre frontalier. De plus, le stade Benoliel devrait accueillir les Marocains adultes qui se trouvent dans la rue pour ensuite procéder à leur expulsion vers le Maroc. Quant aux mineurs, ils seront hébergés à Piniers et aux entrepôts de Tarajal. La Délégation gouvernementale a également demandé à la population de rester calme. «Toutes les actions nécessaires sont menées, en coordination avec le gouvernement espagnol, pour inverser la situation actuelle et revenir à la normale le plus rapidement possible», promet Madrid.