Ancien détenu politique et militant de gauche, Abdellah Zaâzaâ s'est éteint, mardi, des suites d'une longue maladie. Dans cette tribune, plusieurs associations et militants lui rendent un hommage et présentent ainsi leurs condoléances à sa femme Rachida, sa famille et à l'ensemble des esprits épris de liberté et de justice. Ce matin du 11 mai 2021, Abdellah Zaâzaâ est décédé à Casablanca (Maroc) après plusieurs années de lutte contre la maladie. Zaâzaâ, enfant du peuple, a consacré sa vie à la lutte contre la tyrannie du régime Hassan II, pour l'avènement d'un Maroc démocratique, laïc, de justice sociale et de solidarité. Il a été l'un des dirigeants de l'organisation Ila Al Amam. Arrêté en 1974 et condamné à la perpétuité, il a passé 15 années dans les geôles du Makhzen en refusant catégoriquement de présenter toute demande de grâce royale. Il a écrit en 1989 une lettre ouverte au monarque Hassan II dénonçant ses pratiques autoritaires, en concluant «...si vous avez le pouvoir de nous maintenir en prison, vous n'avez pas celui de nous faire changer d'opinion». Après sa libération, il a continué ses engagements citoyens en créant avec d'autres camarades le journal Al Mouatene (Le citoyen), mené aussi avec les jeunes des quartiers populaires de Casablanca un travail d'éducation populaire à travers la création du Réseau des Associations de Quartiers (RESAQ). Il a été élu conseiller municipal de son quartier populaire Al Miter où il pratiquait au niveau local la démocratie participative des habitants, et participé aux différentes dynamiques des Forums sociaux. Comme il s'est intéressé aux questions migratoires et de développement solidaire. Il a publié un témoignage sur son expérience carcérale et sociétale «Le combat d'un homme de gauche» paru en 2019. Abdellah Zaâzaâ nous manquera, mais restera avec tant d'autres militantes et militants l'un des symboles de la lutte pour la liberté du peuple marocain et de la solidarité internationale. Toutes nos condoléances à sa femme Rachida, sa famille et à l'ensemble des esprits épris de liberté et de justice. Liste des signataires Les premières associations signataires : - Association El Miter Bouchentouf – Casablanca- Maroc - ATMF – France - Naoura – Belgique - AMF – France - CRTLDH – France - FTCR – France - Emcemo – Pays-Bas - Solidarité Socialiste (SOLSOC) – Belgique - FTDES – Tunisie - ASDHOM -France – Maroc - Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique - Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC) - Association des Tunisiens de France (ATF) - CEDETIM – France - Collectif des familles des harragas disparus en mer - Algérie Les signatures à titre personnel : Véronique Wemaere ( Directrice Solidarité Socialiste-Belgique), Khadija Ryadi ( Défenseure des droits humains), Jocelyne Laabi (Retraitée), Mouhieddine Cherbib, Driss El Korchi, Abdallah Zniber, Nacer El Idrissi, Aziz Mkichri, Geneviève Druart, Ayad Ahram, Abdou Menebhi, Driss ElKherchi, Abderrahim Afarki (ami et ex-codétenu d'opinion), Fouad Lahssaini, El Korchi Abdelouahhab, Abdelilah Bendahmane, Fethi El Hadjali, Abdel Sami, Mahdi Attar Semlali, Amine El Mouaden, Hend M'Hamdi (Secrétaire Générale CVDTunisie), Abderrahmane Hedhili (Président FTDES-Tunisie), Abdellatif Laabi (poète, écrivain), Saïd Tbel (AMDH Maroc), Michèle Sibony, Me Kouceila Zerguine (Avocat agréé à la Cour Suprême/Conseil d'Etat- Annaba-Algérie), Senoussi Nourreddine, Abassi Moheiddine, Sarah Fourati, Mohamed- Lakhdar Ellala, Bernard Dréano, Gus Massiah, Marguerite Rollinde, Karim Messaoudi, Samia Ammour (militante de gauche, Algérie), Rahim Rezigat, Fouad Abdelmoumni, Raymond Benhaïm.