« En France, les élus issus de l'immigration (non européenne) aux dernières municipales ne représentent que 6,68% de l'ensemble des élus municipaux » selon une étude menée par le Haut Conseil à l'Intégration (HCI), publiée dans « Le Journal du dimanche – JDD - ». L'enquête du HCI, première du genre dans le paysage politique français, concernait les villes de plus de 9000 habitants, où l'immigration, surtout non européenne est plus forte. Elle portait sur la détermination « des origines géographiques à partir des patronymes » selon le nouveau ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale, Eric Besson interrogé par JDD. Sur les 35 070 élus concernés, le résultat de l'enquête est sans appel: seulement 6,68% d'élus issus de l'immigration dont 4 maires en 2008. Au regard des chiffres anciens, on peut pourtant se réjouir de l'évolution. En 2001, d'après JDD, les élus d'origine étrangère « ne pesaient en effet que pour 3,18% du total. Ils étaient 1.069, venus essentiellement du Maghreb et de l'Afrique mais aussi d'Asie et du Moyen-Orient, à porter l'écharpe tricolore, contre 2.343 aujourd'hui: 1.844 en qualité de conseillers municipaux, 495 d'adjoints et seulement 4 en tant que maires (les maires d'arrondissement de Paris, Lyon et Marseille ne sont pas compris dans ce calcul. Ce qui exclut notamment Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris). Malgré tout, le nombre d'élus issus de l'immigration restent encore insuffisant. En Seine-Saint-Denis, par exemple, on ne dénombre aucun élu d'origine étrangère alors que 60% de la population du département serait issue de l'immigration. Le nombre de ces élus issus de l'immigration varie aussi d'un parti à un autre. Selon les chiffres publiés par JDD, le Parti socialiste serait le meilleur élève avec 8,71% d'élus issus de la diversité. Le Parti au pouvoir, UMP fait figure de dernier avec 3,44%. Entre les deux il y a les communistes avec 6,95% d'élus d'origine extra européenne. Le problème serait lié aux immigrés eux mêmes selon les français de souche. « A bien les entendre, depuis quelques années, ils répètent que si les Français issus de l'immigration post-coloniale ne sont pas élus c'est parce qu'ils rechignant à entrer dans les partis! » témoignait en novembre 2008, Mourad Ghazli, ancien sportif et homme politique dans « Rue 89 », le site d'information et de débat sur l'actualité. Pourtant il y a quelques semaines que Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, a qu'en même décliné la proposition du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy d'être tête de liste aux européennes en Ile-de-France. Où se situe donc le problème? Actuellement il y a une seule députée noire à l'Assemblée nationale française. Nicolas Sarkozy, lui même issu de l'immigration européenne affiche sa volonté d'ouverture à la diversité. Il avait entamé avec la nomination d'un musulman d'origine algérienne, Aïssa Dermouche, préfet du Jura. Arrivé à l'Elysée, Sarkozy impose 3 ministres, toutes issues de l'immigration : Rachida Dati, Rama Yade, et Fadela Amara. Enfin Pierre N'Gahane, 45 ans, d'origine camerounaise devient le 12 novembre 2008 le nouveau préfet des Alpes-de-Haute-Provence quelques jours après la victoire de Barack Obama. Un effet Obama ou simple coïncidence? La France est un pays d'immigration mais reste fermée aux minorités non européennes. Les signes d'espoir existent cependant. Peut-être faudrait-il encore du temps pour que les choses changent profondément. Comme dit Malek Boutih, ancien responsable de SOS Racisme et membre du bureau national du Parti socialiste dans JDD, « dans vingt ans, il y aura beaucoup de Rama, de Rachida et de Malek, partout dans la société. La classe politique actuelle fonctionne avec un logiciel des années 1980. C'est terminé. »