Les Forces armées royales verouille le territoire sous contrôle en fermant les brèches et en élargissant la ceinture de sécurité. Après El Guerguerate en novembre, les FAR viennent de fermer un vieux point d'infiltration du Front Polisario à Ouarkziz. Après l'opération du Polisario le 23 janvier à El Guerguerate, le Maroc a décidé de poursuivre la sécurisation de ses frontières. Les Forces armées royales vient de terminer la construction d'une nouvelle ceinture destinée à fermer une brèche située à la frontière maroco-algérienne, dans les montagnes de Ouarkziz. «Il s'agit d'un territoire qui ne fait pas partie du Sahara et très difficile d'accès, ce qui explique sa non inclusion lors de la réalisation de la première ceinture», nous confie Bahi Larbi Ennass, un ancien haut officier du Polisario ayant regagné le Maroc. «Il a longtemps servi aux milices du Front pour mener des opérations d'infiltration durant les années 80 et s'approcher jusqu'aux points de défense des FAR», explique-t-il. «Pendant des années, ce bout de terre était même considéré comme une "propriété" du Polisario. Le Maroc vient de changer la donne, réussissant ainsi à réduire nettement les mouvements des éléments du Front dans cette zone», constate Bahi Larbi Ennass. Les FAR privent le Polisario de ses principaux atouts : le choix du lieu et du temps Pour la prochaine étape de la sécurisation définitive des frontières sud du royaume, l'expert militaire propose un élargissement de la ceinture vers le sud de Tifarti jusqu'à Amghala tout au long de la frontière avec la Mauritanie. «Ce sont des frontières poreuses et la réalisation de cette extension sera un message de Rabat adressé à Nouakchott pour la mettre devant ses responsabilités», explique-t-il. Ce processus lancé, depuis le 13 novembre par les FAR, est à même de baisser le coût financier de la surveillance des frontières. «Sécuriser une ceinture de plus de 2 000 km avec des brèches a une facture élevée alors que sur une centaine de kilomètres, elle devient supportable», explique l'expert. «Cela laissera, par la même occasion, peu d'espace au Polisario à moins de passer par le territoire de la Mauritanie. Une option qui a un coût politique, sachant que le voisin du sud reconnaît toujours la RASD (ndlr, "République arabe sahraouie démocratique").» Bahi Larbi Ennass L'élargissement de la ceinture de sécurité constitue un tournant dans la guerre au Sahara occidental. Si le Polisario a réalisé des succès, au début du conflit armé, c'est qu'il pouvait «choisir le lieu et l'heure des attaques». «La construction de la première tranche de la ceinture durant les années 80 a privé les éléments du Front de l'atout du lieu. Il leur restait celui du temps mais pas pour longtemps, notamment avec ces nouvelles réalisations à El Guerguerte et dans les montagnes de Ouarkziz», précise Larbi Ennass. D'ailleurs, il rappelle que ce nouveau contexte a même contraint le Polisario à commémorer en silence le 45e anniversaire de l'autoproclamation de la «RASD» sans mener aucune opération contre les positions des FAR, comme attendu par la population dans les camps de Tindouf. Article modifié le 2021/03/04 à 17h49