La polygamie est pratiquée dans de nombreuses cultures, y compris la culture musulmane. Interdite en Tunisie, de nos jours elle est de plus en plus rare au Maroc et en Algérie. Parmi les raisons de ce net recul, l'évolution des mentalités, la crise économique mais aussi un encadrement juridique favorable à la première épouse. De nos jours, «la crise rend difficile les choses déjà avec une seule femme. Mariez-en deux ou trois autres et vous mourrez d'une attaque cardiaque», ironise Mustapha, commerçant âgé de 56 ans. La majorité des couples maghrébins sont monogames néanmoins il existe des hommes qui ont plusieurs épouses les ladies, notamment dans le monde rural. Le code du statut personnel promulgué en 1956 interdit la polygamie en Tunisie. En France, il s'agit d'une «infraction pénale, un délit prévu par la loi» passible d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 45.000 euros. Si le nombre d'hommes qui prennent seconde femme baisse régulièrement au fil des années, ni l'abolition ni la sanction ne sont encore au rendez-vous au Maroc et en Algérie. La polygamie disparait de plus en plus Selon la législation marocaine et algérienne, la première femme peut demander le divorce si elle ne veut pas que son mari convole en secondes noces avec une autre femme. «Cela rend la polygamie au Maghreb presque inexistante», juge Anouar, informaticien Algérien exerçant à Rabat. Le code marocain de la famille appelé aussi «Al Moudawana», entré en vigueur en 2004 ne facilite pas la pratique de la polygamie. Selon Keltoum, «un système de contraintes pour la contrôler a vu le jour et il n'y a pratiquement plus de polygamie au Maghreb». La jeune femme avoue «n'en avoir jamais vu» mais aussi «qu'il doit bien être difficile pour un homme de nourrir plusieurs femmes et enfants, crise économique oblige». Pour Fatiha, «la polygamie est beaucoup plus une tradition des pays subsahariens par exemple. Elle est largement culturelle, avant d'être religieuse». Mohamed, âgé de 39 ans affirme que la polygamie est «nécessaire pour éviter l'adultère». Marié à deux femmes, il a loué deux appartements distincts pour elles. «Elles comprennent parfaitement la situation et sont heureuses de m'avoir dans leur vie». «Impossible pour un musulman de renier la polygamie même si on la désapprouve», estime Chadia étudiante en sociologie à Alger. Pour elle, le Coran donne la possibilité aux hommes d'épouser plusieurs femmes. Néanmoins, «l'islam la restreint, même s'il ne l'abolit pas totalement», poursuit Widad prenant appui sur le verset 129 de la sourate 4 : «Vous ne pouvez jamais être équitable entre vos femmes, même si vous êtes soucieux ...» Si ses détracteurs sont nombreux, certains maghrébins restent favorables à la polygamie, conçue comme «moindre mal» face à la «prostitution ou l'adultère». Et vous chères ladies, vous êtes pour ou contre la polygamie ?