Tout en se félicitant des bonnes relations avec le Maroc, la ministre espagnole des Affaires étrangères a tenu à démentir les rumeurs sur un éventuel transfert de la base américaine de Rota (Cadiz) vers le Maroc, réaffirmant les bonnes relations son pays avec les Etats-Unis. L'Espagne tient à son sommet avec le Maroc. La ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a affirmé ce lundi avoir abordé ce sujet lors d'une communication téléphonique, le 30 décembre, avec son homologue marocain, Nasser Bourita, pour «commencer la préparation de la prochaine réunion de haut niveau qui pourrait se tenir vers le mois de février». Dans une interview accordée à Canal Sur Radio, la cheffe de la diplomatie espagnole a assuré que les relations entre Rabat et Madrid sont tout à fait normales. Et de rappeler que c'est la pandémie du Covid-19 qui a empêché, selon elle, l'organisation de la rencontre prévue initialement le 17 décembre. «Le Maroc garde encore ses frontières fermées et une réunion comme celle qui était prévue aurait signifié une large présence, ce qui n'est pas envisagé dans ce pays pour le moment.» Arancha González Laya Le 10 décembre, Rabat et Madrid ont en effet annoncé dans un communiqué conjoint que «la situation épidémiologique actuelle empêche de tenir la Réunion de Haut niveau à la date prévue avec les garanties de sécurité sanitaire appropriées pour les deux délégations». Une version pourtant démentie par l'accueil, le 22 décembre à Rabat, d'une forte délégation américano-israélienne, composée de responsables politiques, économiques et de représentants de médias à l'occasion de la signature de la Déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël. Pas de transfert des bases américaines au Maroc Arancha González Laya a par ailleurs apporté un démenti aux rumeurs, parues fin décembre dans certains médias marocains malgré le démenti de l'ambassade des Etats-Unis, annonçant un éventuel transfert de la base américaine de Rota (Cadiz) vers le Maroc. «Rota ne court aucun danger (…) et il n'y a aucun risque à craindre pour son avenir», a-t-elle annoncé. La ministre a précisé à cet égard que «les relations entre les Etats-Unis et l'Espagne vis-à-vis de Rota et Morón (l'autre base US située à Séville) sont très étroites et d'une grande harmonie». La ministre a d'ailleurs indiqué dans une interview, le 14 décembre, que son gouvernement a déjà noué des contacts avec l'équipe du président élu Joe Biden. Sur ce point, il est lieu de signaler qu'à maintes reprises, la presse ibérique avait spéculé sur un déplacement des deux bases au Maroc. Pour mémoire, cet épineux sujet pour les socialistes a été au menu des entretiens entre Pedro Sanchez et Donald Trump en marge du sommet de l'OTAN organisé les 3 et 4 décembre 2019 à Londres. Le chef du gouvernement espagnol a proposé au président des Etats-Unis de proroger le cadre de coopération militaire qui lie les deux alliés depuis le 1er décembre 1988 et devant expirer en mai 2021, ont rapporté des médias hispanophones, citant des «sources gouvernementales espagnoles». Pour sa part, l'ancien ministre des Affaires étrangères, José Margallo (22 décembre 2011- 4 novembre 2016) a révéle, dans son livre intitulé «Mémoires non-conformistes d'une politique de l'extrême centre», que l'administration Georges W. Bush a examiné en 2014 le projet de transférer ses deux bases militaires (Rota et Moron cédées en 1953 sous la dictature de Franco) vers le Maroc en riposte à la politique anti-américaine de l'ancien chef de l'exécutif Zapatero. Article modifié le 2021/01/04 à 14h18