AstraZeneca a annoncé que son médicament expérimental Enhertu, développé avec le laboratoire japonais Daiichi Sankyo, était efficace pour traiter un type de cancer du sein pour lequel, jusque-là, très peu de traitements existaient en dehors de la chimiothérapie. D'ailleurs, par rapport à celle-ci, Enhertu augmente le taux de survie des patientes. L'étude clinique, baptisée « Destiny-Breast 4 », est actuellement en phase III, dernière étape avant une possible commercialisation que permettront ou non les autorités sanitaires des pays, après examen des données. Celles-ci montrent une amélioration statistiquement et cliniquement significative de la survie sans progression (PFS) et de la survie globale (OS) chez les patientes atteintes d'un cancer du sein non opérable à HER2-faible et/ou métastatique, par rapport au choix de chimiothérapie classique. HER2 est un récepteur qui, s'il se retrouve surexprimé, c'est-à-dire si sa présence augmente anormalement dans le corps, favorise la croissance des cellules cancéreuses. Les patientes atteindre d'un cancer à HER2-positif peuvent être soignées avec des traitements qui ciblent cette mutation génétique, à base de l'anticorps trastuzumab déruxtécan, présent dans Enhertu. L'essai clinique « Destiny-Breast 4 » répond par l'affirmative à la question de savoir si les patientes à HER2-faible peuvent être traitées avec le trastuzumab déruxtécan. « Il existe très peu d'options de traitement pour ces patientes », explique l'analyste financier Martial Descoutures de la banque privée Oddo BHF, qui recommande l'achat d'AstraZeneca en Bourse, pour viser 11.000 pence. Les résultats cliniques d'Enhertu, qui en outre ne témoignent « d'aucun problème de sécurité », représentent « un nouvel espoir » pour ces patientes. En septembre, le géant britannique avait annoncé qu'Enhertu était plus efficace que le Kadcyla de Roche, le numéro un mondial en oncologie. « Nous sommes impatients de partager les résultats détaillés de cette étude avec la communauté médicale et d'entamer des discussions avec les organismes de réglementation du monde entier dans le but d'apporter Enhertu aux patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique précédemment considéré comme HER2-négatif », a réagi Ken Takeshita, à la tête de la recherche Daiichi Sankyo. Les résultats détaillés seront présentés en juin, lors de l'Asco (American Society of Clinical Oncology), le grand rendez-vous annuel de la recherche clinique en oncologie. « Enhertu est clairement sur la bonne voie pour devenir un médicament très important », estime-t-on au sein de la division d'analyses de la banque UBS. « Il y a plus du double de patients dans le cadre du traitement HER2-faible que dans la catégorie HER2-positif et il existe une longue liste de types de cancer pour lesquels l'expression de HER2-faible est pertinente. » UBS conseille également l'achat d'AstraZeneca en Bourse avec, pour sa part, un objectif de cours de 10.000 pence. Parmi les questions qui ont encore besoin de trouver des réponses, la banque s'interroge sur la volonté qu'aura la communauté médicale d'accepter de classer le cancer du sein à HER2-faible comme une maladie à part entière.