La baisse des provisions pour risques de crédit et la non-répétition des contributions covid-19 ont soutenu une hausse de la rentabilité des banques marocaines au cours du premier trimestre 2021. Il leur faudra cependant attendre pour retrouver les performances du passé. Le secteur bancaire marocain ne devrait retrouver sa rentabilité d'avant la période covid-19 qu'à partir de l'année 2022, a fait savoir Fitch dans un rapport publié ce lundi 21 juin. « La rentabilité s'est fortement redressée au premier trimestre 2021, avec l'assouplissement des provisions pour dépréciations du portefeuille des prêts et l'arrêt des contributions au fonds de secours contre la covid-19 », peut-on lire dans la publication. Toutefois, sur une base annualisée, le rendement net des fonds propres, un indicateur de performance pour les établissements de crédit, était de 7,6% au 31 mars 2021. C'est mieux que les 3,9% de rendement de fonds propres sur les 12 mois de 2020, mais cela reste en deçà des performances des années 2015 à 2019. Cette information qui s'appuie sur les 7 plus importantes banques du Maroc met en évidence la lente reprise qui caractérise les sociétés financières du pays. Dans une analyse publiée le 17 juin 2021 sur les secteurs bancaires de 4 pays, dont le Maroc, l'agence de notation Moody's a aussi soulevé la lente résilience qui caractériserait la rentabilité des trois grands groupes bancaires marocains que sont Attijariwafa Bank, Banque Centrale Populaire, et Bank of Africa. Les provisions pour risques de crédit ont en effet augmenté pour ces trois banques, atteignant 1,6% de l'encours global des crédits. Elles étaient supérieures à la moyenne des provisions (1,1%) pour les années 2010 à 2019. La banque est un pan important de l'économie marocaine. Au 31 décembre 2020, la valeur des actifs de ce secteur était de 172 milliards $, selon des données de Moody's. Cela représentait 150% du produit intérieur brut du Royaume. En outre, ce secteur d'activité représente à ce 21 juin, 34,7% de la capitalisation des sociétés cotées sur la Bourse de Casablanca. Rappelons que la baisse de rentabilité dans le secteur a débuté en 2019, après le pic de rendement des fonds propres de 10,5% atteint en 2018.