Fitch Rating évalue les performances des banques marocaines au premier trimestre de l'année. Dans l'ensemble, des signes de redressement se profilent à l'horizon, toutefois la reprise de la rentabilité sera lente. Le retour des banques au niveau d'avant la pandémie est peu probable avant au moins 2022. C'est ce que l'on peut relever de l'agence de notation. Le redressement de la rentabilité des banques observé au premier trimestre de l'année est porté, selon Fitch, par un assouplissement des charges de dépréciation des prêts ainsi que par la fin des contributions au Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie de Covid-19. L'agence relève dans ce sens une hausse de 86% du bénéfice net agrégé des sept plus grandes banques marocaines en glissement annuel. «Cette amélioration est due à une baisse de 28% des charges de dépréciation des prêts suite à l'importance des pré-alimentation des provisions en 2020, lorsque les banques ont recalibré leurs modèles IFRS à la lumière de la pandémie», relève-t-on de Fitch. Et d'ajouter que «la hausse de la rentabilité des banques au premier trimestre reflète, également, un effet de base dû à la contribution des banques au fonds spécial dédié à la gestion de la Covid-19 en 2020». La contribution du secteur bancaire s'est élevée à environ 3,8 milliards de dirhams, soit environ 11% de ses dépenses d'exploitation 2019. Par ailleurs, Fitch relève une légère augmentation au titre des trois premiers mois de l'année, suite aux gains tirés des activités de marché, au moment où les revenus nets d'intérêts ont accusé un léger repli. Fitch Rating indique s'attendre dans son analyse à d'autres améliorations encore lentes. Citons à cet effet la croissance des prêts qui reste modeste en 2021. Une évolution que qualifie Fitch de contrainte notamment sur la génération de revenus de frais. «Nous nous attendons donc à ce que le contrôle des coûts soit crucial pour la reprise des bénéfices en 2021-2022. Les banques ayant une empreinte géographique plus large et une diversification des produits sont plus susceptibles de revenir rapidement à la rentabilité d'avant la pandémie, en raison des capacités de vente croisée et de la croissance plus rapide de leurs activités sur certains de leurs marchés africains», peut-on relever de Fitch. S'agissant de la croissance du crédit au secteur privé au Maroc, l'Agence indique qu'elle a été alimentée en 2020 par deux programmes de prêts garantis par l'Etat, en l'occurrence «Damane Oxygène» et «Damane Relance». «Plus de 60 milliards de MAD, soit plus de 5% du PIB de prêts, ont été accordés au titre de ces programmes en 2020, mais il n'y aura pas d'impulsion de ce type en 2021, car la majeure partie du montant disponible a été utilisée», apprend-on à cet effet. L'agence fait ressortir une baisse de 1% des prêts au secteur privé au premier trimestre. Fitch s'attend à ce que ces prêts restent modérés en 2021. Toutefois, les banques ayant des opérations internationales pourraient voir la croissance des prêts consolidés stimulée par leurs opérations sur des marchés à croissance plus rapide. Notons que les opérations internationales représentent 20 à 30% des actifs consolidés des banques.