L'Espagne a tiré la sonnette d'alarme sur l'enrôlement régulier des sahraouis des camps de Tindouf, en Algérie, dans les rangs du groupe Etat islamique. Fidel Sendagorta, chef de la politique étrangère et de la sécurité au ministère des Affaires étrangères, a mis en garde le ministère de l'Intérieur espagnol, l'ambassade des Etats-Unis et d'autres missions à Madrid contre les dangers d'un tel recrutement par des groupes terroristes opérant au Sahel, notamment Daech, rapporte Le360.ma. L'Espagne a surveillé les activités qui se déroulent dans les camps de Tindouf, en Algérie, près des frontières avec la Mauritanie et le Maroc et avait exhorté, en décembre dernier, ses ressortissants à ne pas se rendre dans ces camps, où ils risquent à la fois des attaques et des enlèvements par «Daech dans Sahara ». Plusieurs cadres du Polisario sont recherchés par la justice espagnole pour plusieurs crimes, dont des actes de torture contre des citoyens espagnols. Le groupe terroriste EI dans le Sahara, très actif au Mali et au Burkina Faso, est dirigé par Adnan Abou Walid al Sahraoui. Né à Lâayoune en 1972, sous le nom de Ladib Bachir, Abou Walid a été formé par le Polisario à Tindouf, d'où il a rejoint Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il a ensuite rejoint un autre mouvement terroriste, Mujao, avant de devenir le chef de la branche de l'EI au Sahel. La nouvelle et presque «alerte rouge» que l'Espagne vient de lancer peut s'expliquer par l'activisme de ce pur produit du Polisario, devenu le terroriste le plus recherché d'Afrique, et qui a des relations dans le sud-ouest de l'Algérie. L'ancien militant d'Al-Qaïda profiterait du déclin du Polisario dans les camps de Tindouf, où la population séquestrée ne croit plus en la propagande des séparatistes, pour inciter les jeunes privés de leurs droits à rejoindre son organisation qui fait des ravages dans la région, principalement au Mali au Burkina Faso, où il a tué 14 soldats le 11 novembre.