Le gouvernement compte injecter 54 millions de dirhams par an dans le fonds dédié à l'Indemnité pour perte d'emploi (IPE) et alléger les conditions d'éligibilité pour élargir l'accès à cette mesure instaurée en 2014. L'information a été dévoilée par le ministre du travail et de l'Insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, lors de son intervention devant la Commission du contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, réunie ce mardi. Selon le ministre, le chef du gouvernement Saad Dine El Otmani a finalement fixé son choix parmi les trois scénarios présentées en 2018 par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dans le cadre d'une réforme de ce filet social qui avait montré des signes d'essoufflement quelque temps après son lancement. «Le chef de gouvernement a retenu le 1er scénario qui implique une contribution de l'Etat à hauteur de 54 MDH par an dans les fonds de l'IPE et l'allégement des conditions d'éligibilité, ce qui permettra à un plus grand nombre de Marocains de bénéficier de cette indemnité», a déclaré M. Amekraz. Pour rappel, la CNSS avait réalisé en 2018 une étude d'évaluation de ce système afin d'élaborer des recommandations et des propositions visant son optimisation. Sur la base de cette étude, plusieurs scénarios ont été mis en place pour simplifier et élargir l'accès à l'indemnité pour perte d'emploi. Le premier scénario qui a été choisi par le gouvernement prévoit des changements qui devraient nécessiter un coût annuel supplémentaire de 54 MDH sur la période allant de 2018 à 2027. Dans le registre des conditions d'éligibilité, la période d'au moins 780 jours déclarés durant les trois années précédant la perte de l'emploi est toujours de mise. Mais au lieu des 260 jours déclarés que le salarié devait cumuler auparavant durant les douze derniers mois, la CNSS propose 157 jours. Ce scénario prévoit également de porter le nombre de bénéficiaires à 58.553 à l'horizon 2027, sachant que les derniers chiffres du ministère indiquent que 54.500 salariés ont bénéficié de l'indemnité pour perte d'emploi depuis sa création jusqu'à la fin du premier semestre 2019, pour un montant de 700 millions de DH. Pour pouvoir faire face aux dépenses supplémentaires, le taux de cotisation devra être porté à 0,61%, soit 0,04% en plus du taux actuel qui est de 0,57%. Le gouvernement aurait ainsi choisi le scénario «le moins disant» puisque les deuxième et troisième scénarios impliquent respectivement un coût annuel supplémentaire de 232 MDH et de 405 MDH.