Le Syndicat national de la presse au Maroc (SNPM) a vivement critiqué le contenu « divulgué » du projet de loi 22.20 relatif aux réseaux sociaux, et exprimé son rejet des disposition qu'il prévoit, le qualifiant même de « loi la plus dangereuse qui soit », tout en accusant le gouvernement de « profiter de la situation exceptionnelle que vit le pays pour le faire adopter sous silence ». Le SNPM a estimé que la position du gouvernement sur le débat en cours, et le fait qu'il se « contente de certaines réponses de ministres et de leurs conseillers, est un comportement irresponsable sur une affaire de grand intérêt pour tous les Marocains ». Le syndicat a également critiqué « le monopole exercé par le gouvernement dans la rédaction de ce projet », l'accusant « d'y avoir travaillé secrètement et de manière fermée ». Les exigences légales nécessitent, d'après le SNPM, une consultation avec le Conseil national de la presse (CNP), en raison de la relation directe de ce projet de loi avec les libertés d'expression, de publication, d'exercice du journalisme. Le Syndicat a exprimé son rejet de ce projet de loi au contenu fuité, le considérant comme l' « un des textes de loi les plus dangereux que le Maroc ait connus, qui cible la liberté d'expression, de la presse, de la publication et de la pensée, et qui contredit les exigences constitutionnelles, et toutes les conventions et accords internationaux relatifs à la liberté d'expression, de la presse, de la publication et des droits de l'Homme que le Maroc a ratifiés ». Le syndicat de journalistes a en outre refusé d'admettre « l'objectif déclaré de se soucier d'améliorer le contenu des réseaux sociaux, des réseaux de diffusion ouverts et des réseaux similaires, comme justifications pour cibler et restreindre la liberté d'expression par le biais d'une loi qui ramène le pays à une époque que l'on s'entête aujourd'hui afin de surmonter ses répercussions catastrophiques ». Le SNPM a estimé que le gouvernement devait profiter de ce moment exceptionnel où les efforts ont été mobilisés « pour gagner le défi de cette étape difficile, et investir cette expérience dans l'ouverture de nouveaux horizons pour le Maroc après la crise du Coronavirus ». L'Exécutif a été vertement critique pour « avoir délibérément tenté d'exploiter ces conditions pour faire passer une loi qui remet en cause les acquis que le Maroc a accumulés jusqu'à présent dans le domaine de la liberté de la presse et des droits de l'Homme ».