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Etat d'urgence : « L'Etat a été dans l'obligation de... » (Colonel Saoud)
Publié dans PanoraPost le 23 - 03 - 2020

Coronavirus est désormais le mot d'ordre de l'actualité nationale et internationale. Face à cette épidémie causée par Covid-2019, le Maroc à l'instar des autres pays du monde a adopté plusieurs mesures sanitaires pour éviter la propagation du virus et en limiter les effets néfastes. Dans ce contexte, nous avons interviewé Colonel Hassane Saoud, officier supérieur de la Gendarmerie royale, membre chercheur à l'Institut royal des études stratégiques et expert en management stratégique de crise, pour nous éclaircir sur les contours et les objectifs de l'état d'urgence sanitaire décidé par le gouvernement ainsi que les sanctions contre les réfractaires. Par ailleurs, le Colonel n'a pas manqué de transmettre son message personnel aux citoyens afin de surmonter cette crise sanitaire exceptionnelle.
Panorapost. Quelles sont les raisons qui ont motivé la décision du gouvernement marocain de procéder à l'état d'urgence sanitaire ?
Colonel Hassane Saoud (ci-contre). La crise sanitaire que subit notre pays à l'instar de beaucoup d'autres relève de l'inédit, eu égard à son caractère transfrontalier et son ampleur au niveau international. Le gouvernement sous la supervision royale a choisi ce que j'appelle "l'anticipation dans la crise" en prenant toutes les mesures appropriées pour en limiter les effets dans un cadre interministériel adéquat, à travers l'adoption de mesures drastiques de niveau supérieur à même de protéger la santé des citoyens en dépit du caractère comparativement moins grave qu'ailleurs, puisque notre pays ne connaît pas encore des foyers de contamination intrinsèque locaux, mais une contamination importée si je puis dire.
Une campagne de sensibilisation ciblée, dont la barrière d'hygiène et la distanciation sociale faute de médicaments efficaces, a été relayée par tous les médias pour encourager la population à s'inscrire et adhèrer à ce processus vital dont l'inobservation pourrait entraîner des conséquences sanitaires très importantes. Malheureusement, des prescriptions ont été négligées par certains citoyens inciviques, récalcitrants et rétifs aux injonctions des pouvoirs publics. L'Etat, à son plus haut niveau et dans ses prérogatives régaliennes de protection des personnes et des biens, a été dans l'obligation d'élever le seuil de vigilance a un degré supérieur pour décréter "l'état d'urgence sanitaire" et imposer des mesures plus drastiques en adéquation avec l'évolution de la situation épidémiologique du COVID 19 dans notre pays.
Concrètement, qu'est-ce que l'état d'urgence sanitaire?
Tout d'abord il faut signaler que le communiqué du ministère de l'intérieur responsable de l'ordre public ne souffre d'aucune ambiguïté, du fait qu'il y est mentionné que l'activité économique continue normalement, que l'approvisionnement des populations est assuré et que la continuité des services publics sera garantie avec un encadrement particulier.
Néanmoins, ce statut d'urgence sanitaire signifie qu'en plus des mesures de la première phase toujours en vigueur, d'autres plus contraignantes et restrictives de libertés, dont le confinement total est l'aboutissement, sont prises ; la mobilité est subordonnée à l'autorisation des pouvoirs publics et limitée dans sa géographie et sa temporalité.
Aussi des mesures coercitives sont prévues contre les contrevenants, dont les dispositions pénales y afférentes seraient appliquées en cas d'inobservation.
Néanmoins et en dehors de l'activité économique, formons le voeu que les réfractaires reviennent à la raison et accompagnent l'Etat dans cette lutte contre un adversaire diffus, invisible, rapide et pernicieux.
Quand le gouvernement marocain pourrait-il arrêter cette mesure ... et comment sortir d'un tel état d'urgence ?
Le communiqué prend effet vendredi 20 mars à 18 heures et jusqu'à nouvel ordre, vraisemblablement en fonction de l'évolution de cette pandémie qui sera évaluée par le gouvernement de concert avec la communauté médicale et scientifique, mais aussi et surtout compte tenu du degré de discipline, d'adhésion et d'accompagnement de la population par un comportement civique indispensable à la réussite de cette délicate entreprise.
À votre avis, comment le Maroc pourrait sortir de cette crise sanitaire exceptionnelle ?
Il faut rappeler que c'est une crise qui touche aujourd'hui plus de 185 pays sur tous les continents à des degrés différents, mais notre pays reste parmi les moins atteints eu égard à sa situation de proximité géographique de certains foyers pandémiques en Europe. Toutes les mesures appropriées sont prises par la communauté médicale qui livre une course à la montre à cette maladie, par les pouvoirs publics et les services de sécurité qui veillent à l'ordre et à la sécurité du public, mais on ne s'en sortira pas sans l'engagement et la vigilance des citoyens. Cet enjeu vaut des sacrifices, de l'altruisme et de la solidarité qui font partie des valeurs cardinales des Marocains.
Le communiqué de l'Intérieur parle du Code pénal. Selon vous, quelles seraient les sanctions contre les réfractaires ?
Vous savez, l'arsenal juridique existe sauf que la période de crise en constitue une circonstance aggravante, mais vous constaterez avec moi que le communiqué se veut rassurant et surtout dissuasif sauf pour les réfractaires car nul n'est censé ignorer la loi et nul n'en est au-dessus. Je préfère en appeler à la responsabilité de chacun surtout que les autorités ont une mission de protection qu'il faudrait soutenir par cet élan patriotique que je viens d'évoquer.
Quel est votre message personnel aux citoyens ?
Je commencerai d'abord par ce qu'il ne faudrait pas faire :
- Evitons la polémique qui est infructueuse en pareille période ;
-Evitons le colportage des fausses nouvelles (fake news) car elles touchent au sentiment de sécurité et au moral de nos concitoyens et risquent de ternir l'image de notre pays ;
- Evitons des comportements égoïstes nuisibles à notre cohésion sociale ;
Et je terminerai par ce qu'il serait souhaitable de faire :
- Répondre aux injonctions des autorités, car il y va de notre sécurité sanitaire, dont ils sont garants avec notre collaboration ;
- Soutenir toute la communauté médicale qui œuvre nuit et jour pour venir à bout de cette pandémie invisible ;
- Faciliter le travail des autorités et des services de sécurité, car vous diminuerez le stress auquel ils sont confrontés dans cette période sensible.
- Soyons unis dans ce moment crucial en bravant cette épreuve passagère dont le dénouement sera heureux grâce à notre engagement.
- Soyons à la hauteur de notre pays et de son histoire.
- Sachons que l'Etat au plus haut sommet ne prend pas ces mesures de gaieté de cœur, mais par
impérieuse nécessité, et sacrifions une partie de notre liberté pour garantir note santé. La première
nous la recouvrerons, la seconde j'en suis moins sure si nos comportements demeurent inadéquats.
Entre être libre et prendre des risques sanitaires et rester en bonne santé avec moins de liberté, nous
sommes nombreux à choisir l'avantage de l'inconvénient en restant chez nous.
- Yes we can !


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