Leïla El Andaloussi, expert-comptable et présidente de l'association Women international management & executif network (WIMEN), a su surmonter plusieurs obstacles au point de devenir une femme leader dans son domaine, à savoir le monde de l'expertise-comptable. Membre du conseil national de l'entreprise de la CGEM et aussi du conseil national de l'Ordre des Experts-comptables du Maroc, Leïla El Andaloussi fait de la question du leadership féminin d'abord une question de principe avant d'être celle d'équité. Défend en continu les intérêts des femmes, elle est membre fondatrice du Rotary Club Atlantic et présidente de l'Innerheel Casablanca Mers Sultan. Par ailleurs, elle a été nommée ambassadeur du programme « Middle East Partnership Initiative ». Avec Wimen, sa vision reste inchangée par rapport à ses principes et à son combat pour les femmes qui selon elle si « elles gagnent en impact, développent toute leur influence, prennent toute leur place à côté des hommes, partagent leurs réussites, c'est toute la société qui en bénéficiera. » En novembre 2019 Wimen soufflera sa première bougie, occasion de faire le bilan d'étape de l'association Wimen, où dit-elle, « les demandes d'adhésion sont de plus en plus nombreuses ».
Un an d'existence pour Wimen est-ce que les objectifs et les stratégies ont changé ? En novembre effectivement Wimen va souffler sa première bougie. Du chemin a été parcouru durant cette année, en termes d'actions, de développement de l'effectif, de partenariats conclu et de notoriété. Les demandes d'adhésion sont de plus en plus nombreuses et nous nous en réjouissons. La vision de Wimen est d'accompagner le changement de la société et d'y contribuer par l'action des femmes et leur participation dans le champ économique et dans les entreprises. Si les femmes gagnent en impact, développent toute leur influence, prennent toute leur place à côté des hommes, partagent leurs réussites, c'est toute la société qui en bénéficiera. Cette vision nécessite du temps, pour se déployer. Les objectifs, les moyens sont bien définis. Ils pourraient évoluer certes, mais cela nécessitera plusieurs années. Globalement quelles seront les actions de Wimen pour apporter de la valeur ajoutée à cette dynamique d'autonomisation des femmes notamment leur leadership ? La première action est de fédérer un maximum de femmes dirigeantes au sein de notre réseau pour qu'elles puissent impacter en tant que modèles d'autres jeunes femmes, transmettre des messages forts, des valeurs de résiliences de compétences, et montrer le cap. Nous souhaitons aussi contribuer à renforcer la prise de conscience du top management dans les entreprises, sur la diversité et mixité, et pour cela nous avons dans notre réseau aussi en tant que membres sympathisants des membres dirigeants engagés qui nous soutiennent. Avec l'international nous souhaitons aussi développer une veille grâce à nos partenariats Cela permet de mieux comprendre les enjeux, garder une certaine ouverture sur les meilleurs pratiques tout en restant conscients de la spécificité de notre modèle marocain. La question genre se pose avec acuité sur tous les secteurs. Que propose Wimen pour une parité et l'inclusion totale des femmes au niveau des centres de décisions ? Nous ne demandons ni la parité, ni l'inclusion totale au niveau des centres de décisions, mais plus de mixité au niveau des instances de gouvernance, au niveau de tous types d'organisation, entreprises PME, TPE, Secteur public, associations. D'ailleurs WIMEN est la première association au Maroc qui fédère des dirigeantes du secteur public et privé dans des domaines d'activité très diversifiés, le dénominateur commun de nos membres actifs étant la fonction « d'exécutive » Wimen a élaboré un programme d'actions qu'elle souhaite mettre en œuvre à horizon 2021 dont un des axes est la prise de conscience collective et le partage d'expériences sur la mixité à travers des ateliers de développement en leadership et des conférences. D'ailleurs nous venons d'organiser un évènement le 19 octobre dernier a l'ESCA école des affaires, autour du « leadership équilibré pour construire la société de demain » afin d'aborder cette problématique non seulement dans les entreprises marocaines, mais internationales, et aussi pour débattre de l'enjeu de l'éducation comme levier du changement culturel. Dans nos panels les débats ont été brillamment menés sans langue de bois, par des représentants de grandes entreprises nationales et multinationales, des experts internationaux, des acteurs sociétaux et du monde éducatif, d'envergure, ainsi que des représentants de notre partenaire à l'international BPW France, une ONG qui œuvre en France depuis 1930 pour faire développer le leadership féminin au sein des entreprises. 17% de femmes représentées dans le nouveau gouvernement. N'y'avait-il pas mieux à proposer ? Nous aurons souhaité une plus grande participation féminine dans le nouveau gouvernement, surtout que ce ne sont pas les talents qui manquent dans notre pays. Peut-être qu'il faudrait plusieurs réseaux qui militeraient pour l'avancée des droits des femmes en politique. Encore une fois cette demande « d'égalité » dans le champ politique ne devrait pas à mon sens avoir pour fin en soi d'assoir le pouvoir des femmes pour le pouvoir mais proviendrait d'une conviction profonde que le changement ne pourrait s'opérer que si la femme est aussi partie prenante. N'y a-t-il pas pléthore de ces organismes féminins ? Je pense au contraire qu'il n'y a pas suffisamment d'organismes féminins eu égard à l'importance cruciale de la cause. Au niveau mondial cette question mobilise davantage. C'est seulement de cette manière que des plaidoyers ont pu être renforcés que le lobbying a pu s'exercer, certaines lois votées avec plus de consensus. C'est le signe d'une plus grande prise de conscience et d'une maturité de la société.