Dimanche à Dakar, la capitale du Sénégal, le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a formulé six propositions portant sur les modalités d'application des décisions prises au cours sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Au cours d'une conférence de presse conjointe donnée après sa rencontre avec le ministre sénégalais des Affaires étrangères Sidiki Kaba, M. Wang a indiqué que la coopération sino-africaine se caractérisait par son pragmatisme et son efficacité, deux atouts qui définissent également le FCSA. Dès la fin du sommet du FCSA, le Comité de Suivi chinois s'est ainsi mis à travailler pour dresser des plans, assigner des missions, définir des feuilles de route et déterminer avec divers pays africains des priorités en fonction de la situation propre de chaque pays. La Chine souhaite notamment travailler en étroite coordination avec le Sénégal, qui co-préside le FCSA, et orienter ses efforts vers les six objectifs suivants, a indiqué M. Wang. Le premier objectif est de construire une communauté de destin plus unie entre la Chine et l'Afrique, a déclaré M. Wang, indiquant que la montée de l'unilatéralisme et de l'hégémonisme affectaient l'ordre international et le multilatéralisme, et représentaient un grave défi pour l'avenir des pays en voie de développement. La Chine, le plus grand pays en développement au monde, et l'Afrique, un continent où la plupart des pays sont en voie de développement, sont plus conscientes que jamais de la nécessité d'un avenir commun. Elles ont en conséquence besoin de surmonter ensemble les obstacles qui nuisent à leur développement, et de protéger les intérêts légitimes de la Chine, de l'Afrique et des autres pays en voie de développement, a-t-il affirmé. Il s'agit en second lieu de promouvoir un meilleur alignement entre l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route »(BRI) et l'Agenda 2063, la stratégie de développement socio-économique de l'Union africaine, a indiqué M. Wang. Pas moins de 37 pays africains, dont le Sénégal, ont signé des accords de coopération avec la Chine dans le cadre de la BRI, a-t-il souligné, ajoutant que la Chine souhaitait travailler de concert avec l'Afrique pour explorer de nouvelles opportunités d'intégration, et parvenir à des résultats encore plus fructueux en matière de construction conjointe de la Ceinture et de la Route. La troisième proposition du chef de la diplomatie chinoise a été d'appliquer les résultats du sommet du FCSA de manière adaptée à chaque pays africain en fonction des spécificités de sa situation. Les pays d'Afrique présentent tous des conjonctures et des besoins différents, et c'est pourquoi l'aide et les investissements apportés par la Chine seront définis au cas par cas, en prenant en compte à la fois les besoins propres à chaque pays et les intérêts de l'ensemble de l'Afrique, a déclaré M. Wang, ajoutant que le rôle coordinateur de l'Union africaine devait également être activement exploité. En quatrième lieu, la Chine souhaite innover pour rendre plus efficace sa coopération avec l'Afrique, a indiqué M. Wang. Les entreprises chinoises seront encouragées à effectuer davantage d'investissements directs en Afrique, mais aussi à harmoniser la construction des infrastructures régionales et le développement des industries locales, afin que l'économie africaine entre dans une dynamique d'autonomie qui lui permettra de réduire ses problèmes budgétaires et de faire baisser les risques financiers, a-t-il indiqué. Le cinquième objectif est de faire en sorte que les décisions du sommet du FCSA profitent à tous les peuples de Chine et d'Afrique, a souligné M. Wang, ajoutant que les huit initiatives majeures proposées au cours du sommet du FCSA de Beijing allaient contribuer à la réduction de la pauvreté, au développement de l'emploi et à l'augmentation des revenus en Afrique. Le dernier objectif, qui n'est pas le moindre, sera d'amener les partenaires internationaux à agir de manière conjointe pour promouvoir le développement de l'Afrique, a suggéré M. Wang. La Chine souhaite établir une coopération ouverte et transparente avec ses partenaires africains, et espère que davantage de pays investiront en Afrique tout en respectant la volonté, en écoutant la voix et en répondant aux besoins concrets du continent africain, a déclaré M. Wang. L'Afrique doit être le théâtre d'une coopération internationale, et non une arène dans laquelle s'affrontent les grandes puissances, a conclu M. Wang.