L'Arabie Saoudite prétend intercepter 7 missiles tirés à partir du Yémen. L'Arabie saoudite a indiqué que ses défenses aériennes avaient détruit sept missiles balistiques dimanche soir, tirés depuis le Yémen voisin et visant au moins quatre villes saoudiennes, dont la capitale, Riyad. Les missiles signalés auraient été lancé par des insurgés Houthis au Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe. S'il est confirmé, ce serait l'un des assauts les plus audacieux des rebelles contre l'Arabie Saoudite éternel allié des Etats-Unis alors que ce dernier n'attend qu'une occasion pour dérouler sa stratégie dans la région. Le site d'information Al Arabiya, appartenant à des Saoudiens, a cité le colonel Turki al-Maliki, un porte-parole militaire, affirmant que trois des missiles étaient dirigés sur Riyad et les autres sur les villes du sud-ouest de Khamis Mushait, Najran et Jazan près du Yémen. Al Arabiya a déclaré qu'ils ont été « lancés pour cibler des zones et des populations civiles » et que des fragments de missiles détruits ont atterri dans des quartiers résidentiels. L'étendue de tout dommage n'était pas immédiatement claire. Au moins un civil, décrit par Al Arabiya comme un ressortissant égyptien, aurait péri dans l'attaque au missile. L'agence de presse officielle saoudienne a déclaré que tous les missiles avaient été détruits. La coïncidence est que l'attaque au missile a eu lieu alors que l'artisan de la campagne de bombardement, le prince héritier Mohammed bin Salman, effectue actuellement une visite d'amitié aux Etats-Unis. Un bref rapport antérieur sur Al Arabiya avait indiqué que des batteries de missiles Patriots opérées par l'armée de l'air saoudienne à Riyad avaient intercepté au moins un missile entrant et que des témoins avaient rapporté « des explosions bruyantes et des éclairs lumineux dans le ciel » et chose rare aucun média n'a pu confirmer ces faits se contentant de relayer le communiqué de l'agence de presse saoudienne. Des vidéos d'amateur téléchargées sur YouTube semblaient montrer qu'au moins un des missiles Patriot tirés dimanche n'a pas réussi à atteindre sa cible, faisant plutôt demi-tour et s'écrasant avec un énorme flash sur le sol. Pour rappel, les Houthis, qui sont soutenus par le rival régional de l'Arabie saoudite, l'Iran. Et à ce titre, les Saoudiens et les Américains ont accusé l'Iran de violer un embargo des Nations Unies sur les armes en fournissant des armes et des fournitures militaires aux Houthis, y compris des missiles. L'Iran a nié l'accusation mais a défendu les lancements de missiles, les qualifiant de réponse justifiée aux attaques aériennes dévastatrices menées par les Saoudiens. Sur le compte, les Houthis ont dit qu'ils avaient tiré au moins trois missiles balistiques en Arabie Saoudite. Le compte Houthi, porté par l'agence de presse Saba au Yémen, a également cité le leader du groupe, Abdul Malik al-Houthi, affirmant dans un discours qu'il resterait défiant face à "l'agression saoudienne-américaine". L'intervention saoudienne au Yémen, qui a débuté le 25 mars 2015, a contribué à provoquer ce que les Nations Unies ont appelé la pire catastrophe humanitaire au monde, exacerbée par des contrôles saoudiens stricts sur les expéditions dans le pays. La plupart des gens au Yémen ont besoin de nourriture de toute urgence. Le pays a été bouleversé par la famine et les menaces de famine, les déplacements forcés et les maladies évitables, notamment le choléra et la diphtérie. Le Yémen est au bord de la famine. L'un des pays les plus pauvres du Moyen-Orient et déchiré par les conflits, il est maintenant pratiquement isolé du monde par un blocus maritime et aérien imposé par l'Arabie saoudite. Geert Cappelaere, directeur de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui vient de terminer une visite d'une semaine au Yémen, a déclaré dimanche que le pays comptait l'un des plus grands nombres d'enfants souffrant de malnutrition aiguë. "Il est juste de dire aujourd'hui qu'au Yémen, toutes les filles et tous les garçons font face à des besoins humanitaires aigus", a-t-il déclaré. "Trois années de guerre, des décennies de sous-développement chronique ont fait quelque chose pour les enfants du Yémen - mais malheureusement rien de bon."