Évasion des cotisations sociales et liens avec Jood : Talbi Alami réagit    Le groupe émirati e& soutient l'alliance stratégique entre Maroc Telecom et Inwi    Addoha : Le résultat net consolidé grimpe de 61% en 2024    Commerce extérieur : aggravation du déficit commercial en février sous l'effet d'une hausse soutenue des importations    Station de dessalement : l'ONEE renforce l'accès à l'eau potable à Sidi Ifni    Aya Gold & Silver annonce une production de 1,65 million d'onces d'argent en 2024 et un volume de minerai traité en hausse de 27 %    La météo pour ce samedi 29 mars    Al Hoceima : Mise en échec d'une tentative d'immigration illégale, deux embarcations saisies    Plus de 25 millions de dollars pour soutenir les PME malgaches    Marché des changes (20-26 mars) : le dirham s'apprécie de 0,4% face au dollar    La division de l'Occident : un suicide collectif ?    Séisme en Birmanie : Plus de 1 000 morts, course contre la montre pour les secours    16es. Coupe du Trône: Wydad, MAT, OCK et TAS restent dans la course    16es. Coupe du Trône : Chabab Boujdour - Hassania programmé à Laâyoune    FRMA : Une conférence de presse organisée pour présenter la 8e Edition du Marathon International de Rabat    Importations de moutons : RNI, Istiqlal et PAM à couteaux tirés    Huile d'olive : Les récentes pluies ont-elles sauvé la campagne oléicole ? [INTEGRAL]    Secteur non financier: la croissance du crédit bancaire s'accélère à 3,5% en février (BAM)    España: La Marcha Verde en los libros de texto escolares    Le Royaume-Uni ouvre la voie aux investissements dans le Sahara marocain en attendant des avancées politiques    Coupe du Trône: Le Wydad de Casablanca bat le FUS de Rabat et passe en huitième de finale    Coupe du Trône: Résultats des 16ès de finale    Bayern Munich : Adam Aznou de retour plus tôt que prévu?    Espagne : La Marche verte intègre les manuels scolaires    Etats-Unis : Trump insiste sur les Accords d'Abraham    Après les Etats-Unis, l'Algérie offre un important cadeau au Royaume-Uni    Berrada : La mise en œuvre d'un nouveau modèle pédagogique passe par la mise en place graduelle du projet "Ecoles pionnières"    Le Maroc reçoit ses premiers drones de combat "Akinci" dans une version spécialement développée pour son armée    CPS-UA: Le leadership diplomatique marocain salué par les pays en transition politique    L'Algérie interdit à ses diplomates de se rendre en France alors que les tensions s'intensifient    Un Hub de Médecine de Précision prévu à Rabat, annonce la FM6SS    Diplomatie Marocaine VS Diplomatie Algérienne : Vision Stratégique contre Réactions Impulsives    Amina Bouayach reconduite à la tête du CNDH (Biographie)    Rahma Bourqia, une sociologue respectée à la tête du CSEFRS    Casablanca : après le Bloc Bouazza, quelles seront les prochaines démolitions ?    L'Humeur : Les séries télévisées séduisent la MAP    Les acteurs américains Matt Damon et Zendaya en tournage au Maroc    La mosquée Al Haram accueille des millions de fidèles pour la nuit du 29 Ramadan    Un député français dénonce l'emprisonnement de Boualem Sansal et attaque le régime algérien : Un jugement rendu par un Etat voyou    Incendie maîtrisé dans la zone de fret de la RAM à l'aéroport Mohammed-V de Casablanca    Farhat Mehenni écrit : Sous la dictature algérienne, toutes les libertés démocratiques sont traitées comme des crimes    L'Association d'Amitié Maroco-Azerbaïdjanaise se félicite des résultats de la visite de la délégation du Comité de la diaspora azerbaïdjanaise    Mondial féminin 2035 : L'Espagne, le Portugal et le Maroc visent une candidature commune    Nuit du Destin à El Jadida : Une Symphonie de Traditions et de Foi    Candlelight s'invite pour la première fois à Marrakech    Deux Marocains remportent les première et troisième places du prix Katara pour la récitation du Saint Coran    Salim Lahsini : "Le patrimoine culturel sous-marin doit être une priorité égale à celle de la biodiversité marine"    Marseille : La musique marocaine rayonne à Babel Music XP 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Présidence de la CGEM : deux partants et un revenant...
Publié dans PanoraPost le 25 - 03 - 2018

La CGEM tourne, donc, la page… Miriem Bensalah Chaqroun s'en va le 22 mai, et laissera la place à un successeur dont on ne sait toujours rien. Deux noms circulaient, Hakim Marrakchi et Hammad Kassal. Il fallait un outsider, pour la beauté du geste et l'adrénaline du suspense, et cet outsider est Salaheddine Mezouar. Mais rien n'est acquis, et rien ne le sera jusqu'au 13 avril, date de clôture des candidatures.
Au Maroc, il est plus facile de prédire le nom d'un chef du gouvernement que celui d'un(e) patron(ne) des patrons. Le 22 mai prochain, donc, Miriem Bensalah Chaqroun sera ancienne présidente de la CGEM. C'est la seule chose sûre concernant la présidence de la confédération patronale, le virus du 3ème mandat étant resté cantonné dans la sphère partisane (et accessoirement médiatique…). Qui pour la remplacer alors ? Les dés sont jetés, en attendant que le sort en fasse de même.
Les patrons, du moins ceux qui savent, se sont occupés un temps avec les deux noms de Hakim Marrakchi et Hammad Kassal, mais sont restés préoccupés par le nom du challenger/outsider. Puis, soudain, ce nom est tombé, annoncé par Atlantic Radio, repris par d'autres médias : Salaheddine Mezouar, qu'on ne présente plus tellement il a été présent sur la scène politique ces 15 dernières années, avant son départ de la tête du RNI, le lendemain de sa défaite électorale d'octobre 2016 face au PJD d'Abdelilah Benkirane.
La candidature est-elle réelle ou n'est-elle qu'un ballon d'essai, comme on dit souvent ? Personne ne sait vraiment, bien que l'idée soit empreinte de bon sens. Les confrères ayant interrogé les candidats semblent avoir été renvoyés à leurs chers claviers, personne n'ayant encore concrètement et techniquement déposé son dossier de candidature. Alors ? Alors, rien.
Hakim Marrakchi, PDG de Maghreb Industries, ancien vice-président de la CGEM et actuel président de sa Commission internationale, est l'enfant de la maison, avec un passé et un présent qui pourraient déterminer son futur au patronat.
Hammad Kassal est le patron de Pistacherie Rayane, et il est tout autant que Hakim Marrakchi enfant de la maison CGEM et ancien vice-président du patronat, et de la très importante fédération des PME.
Les deux hommes ont le background qu'il faut, et le bagout qui va avec, pour diriger la Confédération, mais ils ont tous deux affirmé aux médias leur disposition à se retirer si… Et précisément, et surtout aujourd'hui que, il faut le dire, Miriem Bensalah Chaqroun a propulsé en orbite « sa » CGEM, le futur président doit avoir un calibre et un charisme plus national, et résolument international. Ils ne l'ont pas, Mezouar, si.
Le parcours de ce dernier donne le tournis. Il fut président de l'AMITH (l'association des textiliens), ministre du Commerce et de l'Industrie (2004-2007), des Finances (2007-2011) et des Affaires étrangères (2013-2017), et il exerça également la mission de président du RNI de 2010 à 2016 et de la COP22 en 2016-2017.
Mais est-il vraiment candidat et que se passe-t-il dans son in petto ? Nul ne le sait car il ne répond pas à son téléphone. Du moins pas aux médias.
En revanche, l'un des dirigeants de la CGEM nous a confié sous couvert d'anonymat que « la manière dont sa candidature a été annoncée, le mode électif du président et son passage prochain à l'Association pour le Progrès des dirigeants nous conduisent à penser que Mezouar a toutes ses chances ». Certes, mais est-il apprécié au sein des dirigeants de la Confédération ? « Il est très respecté car les gens se souviennent de lui quand il était à l'AMITH et au ministère des Finances. De plus, sa connaissance de notre continent lui confère un atout certain ».
Le problème est que Salaheddine Mezouar est un ancien politique de compétition, chef de parti tout aussi attesté que contesté, et ministre ayant occupé deux des plus importants portefeuilles gouvernementaux. C'est là un handicap important pour un patronat en apparence préoccupé par son indépendance par rapport au pouvoir politique… mais en apparence seulement car comment les chefs d'entreprises défendraient-ils leurs intérêts sans le pouvoir politique ? Après l'ère Bensalah, qui a été peu ou prou – plus prou que peu d'ailleurs – politique, avec la formation d'un groupe CGEM à la Chambre des Conseillers (photo) et l'arrivée d'un éminent dirigeant de la Confédération au gouvernement (Mohsine Jazouli), la CGEM peut revendiquer son indépendance politique, mais pas sa neutralité… comme un parti d'ailleurs.
Et après tout, le Conseil économique, social et environnemental est bien dirigé par le secrétaire général de l'Istiqlal Nizar Baraka… Enfin, le fait que les attaques les plus virulentes proviennent de gens proches du PAM politise davantage, et en creux, la CGEM.
La CGEM a de tous temps eu un fort marquage politique : Abderrahmane Bennani Smirès n'avait rien à refuser à la galaxie Hassan II dont il faisait partie. Lahjouji et Chami étaient des trublions politiques tout aussi connus que leurs talents reconnus. Miriem Bensalah Chaqroun a eu des relations tendues avec Abdelilah Benkirane et son gouvernement, et pas uniquement pour des différends sur l'entreprise... Quant à Moulay Hafid Elalamy et Mohamed Horani, ils étaient apolitiques et c'est peut-être à cause de cela qu'ils n'ont fait qu'un seul mandat chacun…
Aujourd'hui, l'orientation nationale de la politique marocaine va vers l'entreprise, et la stratégie internationale est engagée Afrique. Mezouar est entrepreneur de profession et Africain de par ses anciennes fonctions. Il est l'homme de la situation, et les grandes entreprises doivent le savoir. Or, nous explique cet autre éminent dirigeant de la CGEM, « le mode d'élection du président de la CGEM est fondé sur le poids de chaque entreprise et ce sont les grands groupes qui font la pluie et le beau temps ». Et les présidents aussi.
Si, sous nos cieux, les gens s'adonnent gaiement à ce nouveau sport national qui est d'accabler les riches et les puissants, il ne faut jamais oublier que ce sont ces derniers qui créent les richesses, et les emplois. En attendant que les Marocains se réconcilient avec eux-mêmes, et occupent ces emplois sans décrier les patrons, laissons faire les entreprises pour prospérer, gardons un œil sur les réseaux sociaux pour les surveiller, et espérons que l'enrichissement des uns ruissellerait jusqu'à ceux d'en bas…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.