Après le parti de gauche Unidos-Podemos, qui a reproché à l'Espagne d'encourager l'exploitation du sable du Sahara, c'est au tour du Polisario de faire de même avec la Minurso. M'Hamed Khadad, coordinateur du Front avec la mission onusienne, a vociféré que « les violations des droits de l'homme au Sahara occidental et l'exploitation de ses ressources naturelles se font au vu et au su de la Minurso sans que celle-ci ne réagisse». Lors d'une conférence aux Iles Canaries, Khadad a critiqué «l'appui inconditionnel de la France au régime marocain», l'accusant d'entraver l'élaboration d'une solution au différend territorial au Conseil de sécurité. Selon lui, cette relation franco-marocaine a permis au royaume de «jouir, contrairement aux autres Etats, d'une adhésion permanente au Conseil de sécurité». Profitant de l'occasion pour dire tout ce qu'il a sur le coeur, le coordinateur avec la Minurso a également prisé le verdict de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016, ayant exclu le Sahara occidental des accords commerciaux conclus ou qui le seront prochainement avec le Maroc. C'est désormais une des rares cartes que joue le Polisario dans sa bataille contre le Maroc, mais qui n'est pas aussi forte qu'elle le paraît puisque, comme le cas de l'Espagne, la coopération économique des pays d'Europe avec le royaume continue sur l'ensemble du territoire. Quant au Danemark, il a également porté un coup dur aux thèses du Polisario en déclarant conformes à la légalité internationale les accords et transactions menées sur le territoire du Sahara avec le gouvernement marocain. Par ailleurs, Khadad a clairement exprimé son rejet de la décision du gouvernement marocain d'intégrer le Sahara dans ses eaux territoriales, une décision qui n'a certainement "pas plu" au Polisario qui continue de crier ses assertions à qui veut l'entendre. La stratégie des saisies de bateaux de l'OCP n'est pas étrangère au désarroi d'Alger et de la direction du Front.