Le bras de fer se poursuit au sein du Conseil de coopération du Golfe. Le Qatar, isolé et sous blocus imposé par l'Arabie Saoudite, le Emirats arabes unis, le Bahreïn et l'Egypte, a critiqué la liste de demandes exigées par ses adversaires, la qualifiant d'atteinte à sa souveraineté. Pour le moment, Doha n'a pas encore formulé de réponse officielle à l'ultimatum. En effet, pour Doha (photo), la liste des 13 demandes formulées le 23 juin par l'Arabie saoudite et ses alliés ainsi que l'Egypte comme condition préalable à la reprise des relations diplomatiques et à la fin du blocus économique n'est pas « raisonnable » ni « réalisable ». Les 4 pays ont exigé du Qatar et dans la dizaine de jours suivants (délai qui expire le 3 juillet) de restreindre ses liens avec l'Iran, fermer sa chaîne d'actualité internationale al Jazeera, fermer une base militaire turque et renoncer au financement de groupes comme les Frères musulmans... ou l'Etat islamique (l'Arabie saoudite, notamment, accuse en effet Doha de financer Daesh). Une compensation financière est également exigée par l'Arabie saoudite, l'Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis. Dans une déclaration envoyée à Bloomberg, le cheikh Saif Al Thani, directeur du bureau de communication du gouvernement qatari, a affirmé : « Cette liste de revendications confirme ce que le Qatar a dit depuis le début : le blocus illégal n'a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, il s'agit de limiter la souveraineté du Qatar et d'externaliser sa politique étrangère ». Pour sa part, le président turc Recep Tayyip Erdogan appuie la réponse du Qatar aux exigences formulées par ses quatre voisins, et a jugé la demande de fermeture de la base militaire turque de Doha irrespectueuse. Erdogan dit avoir demandé à Ryad d'établir une autre base turque en Arabie saoudite, mais n'a pas obtenu de réponse. Pour rappel, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu début juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant leur voisin de parrainer le terrorisme et de se rapprocher de l'Iran, rival régional du royaume saoudien. Les pays du Golfe ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec l'émirat, lui imposant de sévères restrictions aériennes. D'autres pays situés en dehors de la péninsule arabique, comme les Maldives ou la Libye, se sont également joints à ces efforts d'isolement du Qatar.