C'est le constat établi par le Haut-commissariat au Plan pour l'année 2014. Cette année-là, on recensait encore 1,6 million de Marocains en situation de pauvreté absolue (4,8% de la population) et 4,2 millions en situation de vulnérabilité. Cela étant, le HCP précise que les conditions de vie des catégories modestes de la population indiquent qu'entre 2001 et 2014, la croissance a été inclusive, même si elle reste perfectible pour bénéficier à toutes les tranches sociales. Ainsi, le revenu moyen annuel par tête d'habitant dans notre pays est passé, entre 2001 et 2014, d'environ 1.100 DH à 1.900 DH, marquant une croissance moyenne de 5% par an. Compte tenu du faible taux d'inflation, le pouvoir d'achat a ainsi connu une progression annuelle moyenne de 3,4% au cours de la période. En 2014, 1,6 millions de Marocains étaient encore en situation de pauvreté absolue et 4,2 millions en situation de vulnérabilité. Avec un poids démographique de 40% le milieu rural regroupe 79,4% des pauvres et 64% des vulnérables. C'est dire que la croissance pro-pauvres devrait avoir vocation à devenir une croissance pro-ruraux dans notre pays. Par ailleurs les dépenses moyennes annuelles d'un ménage marocain est de 76.317 DH, soit 6.360 DH mensuels. Et là aussi, les disparités entre ruraux et urbains sont manifestes : 4.629 DH pour les premiers et 7.273 DH pour les seconds. Le niveau de vie a presque doublé, passant de près de 8.000 DH par an en 2001 à environ 15.900 DH en 2014. Il a ainsi progressé, en termes réels, à un taux moyen annuel de 3,5%, au cours de cette période, passant de 3,3%, entre 2001 et 2007 à 3,6% entre 2007 et 2014. Ces rythmes d'accroissement ont été respectivement de 2,7% et 3,5% en milieu urbain et de 4,7% et 2,8% en milieu rural. Entre 2001 et 2014, la part des dépenses de consommation alimentaire dans le budget des ménages est passée de 41% à 37%, à l'échelle nationale. Elle a continué à en représenter 47,3% en milieu rural et 33,3% en milieu urbain, variant de 50% dans la catégorie des 10% les plus défavorisés à 26% parmi les 10% les plus aisés. Au titre des dépenses, le poids de l'ensemble des dépenses au titre de « l'enseignement, de la culture et des loisirs », plus « les transports », « l'hygiène et les soins médicaux » par exemple, est passé, dans le budget global des ménages, de 16,7% à 21,4%. Avec cependant des disparités sociales et territoriales notables : Dans les budgets des ménages ruraux et urbains, « L'enseignement, la culture et les loisirs » représentent respectivement 2,8% et 6,6%, « l'habitat et l'énergie » 19,8% et 24,2%, « l'hygiène et les soins médicaux » 7,5% et 9,2%. Par ailleurs, les 10% des ménages en haut de la hiérarchie des niveaux de vie et les 10% en bas de cette hiérarchie consacrent, respectivement, 3,5% et 0,4% aux loisirs, 5,3% et 2,7% à l'enseignement, 2,7% et 1,3% à la communication et 11% et 2,9% aux transports. La vulnérabilité à la pauvreté, même si elle s'avère faible en milieu urbain avec une incidence de 7,9%, reste un phénomène surtout rural où elle se maintient à 19,4% en 2014 après avoir été de 30% en 2001. Au total, avec une amélioration des structures et de la qualité de la consommation, l'évolution des dépenses des ménages telles qu'elles ressortent des enquêtes de 2001, 2007 et 2014, ouvrent la voie à une modernisation du modèle de consommation des ménages au Maroc avec cependant des disparités sociales et territoriales qui restent à réduire. Les tendances à la baisse que connaissent les phénomènes de la pauvreté et des inégalités ont vocation à apporter une contribution de plus en plus robuste à la soutenabilité de la croissance économique avec un contenu pro-pauvre à consolider.