Le Secrétariat général du PJD, dont le chef Abdelilah Benkirane a été reconduit par le roi Mohammed VI et qui doit donc former sa majorité et son gouvernement, s'est réuni mercredi 19 octobre et a décidé de convoquer un Conseil national extraordinaire dans les 72 heures. Ce sera le 22 octobre à Rabat. L'objectif est de déterminer la procédure de nomination des ministres PJD, mais aussi d'informer « le parlement » du parti sur les concertations avec les autres formations. Contrairement aux autres partis, au PJD, ce n'est pas le patron qui nomme les ministres et qui agit en coulisses pour faire entériner ses choix. C'est ce qui fait la force de cette formation. Une commission est désignée par le secrétariat général pour mettre au point et en place la procédure de désignation des futurs ministres, qui ne seront pas forcément les sortants. Ainsi, selon un membre de la direction du parti, « il semblerait qu'on s'oriente vers une non-reconduction des ministres présidents de Conseils de villes », afin de les laisser gérer les affaires de leurs cités. Il s'agit ici d'Abdelaziz el Omari (Casablanca), d'Aziz Rabbah (Kenitra) et de Driss el Azami el Idrissi (Fès). Mais cela indiquerait également qu'un homme comme le Dr Abdallah Bouanou ne seraient pas proposés pour entrer au gouvernement, car il dirige la ville de Meknès, après avoir été président du groupe parlementaire sortant du PJD. Selon les premières informations, la liste des ministrables sera discutée au niveau du Conseil national qui proposera des noms, lesquels seraient soumis au vote, avant de passer au niveau de la commission nommée par la direction et être validés. Ce n'est qu'ensuite que ces noms seraient soumis au roi Mohammed VI. Concernant les concertations menées par Abdelilah Benkirane avec 6 partis politiques durant cette semaine (MP, PPS, Istiqlal, USFP, UC et MDS), les membres du Secrétariat général ont été tenus informés, en vue de former un gouvernement à la plus large coalition possible. Il semblerait que Benkirane s'oriente vers un gouvernement du Mouvement national, soit le PJD, l'Istiqlal, l'USFP et le PPS. Mais d'autres partis, comme le RNI (qui a fusionné son groupe parlementaire avec l'UC) ou encore la Fédération de la Gauche démocratique, ne se sont pas encore prononcés. En revanche, et dans un geste inattendu et spectaculaire, le secrétaire général du PAM et adversaire acharné du PJD, Ilyas el Omari, a publié mardi 18 octobre une tribune dans laquelle il appelle à la « réconciliation historique et courageuse », tendant la main à tous pour dépasser les clivages et casser les rancœurs. Interrogé sur cette tribune, Benkirane a répondu par un laconique « laissez-moi y réfléchir ». Laissons-le réfléchir, donc…