Ces derniers jours, le ministère de l'Education nationale fait beaucoup parler de lui : Après l'affaire de la British International School de Casablanca, un communiqué vient d'interdire aux enseignants dans les écoles publiques d'exercer leur profession dans les établissements privés (primaire, collège et lycée). « L'ensemble des établissements scolaires privés devront former un corps professoral fixe sans recourir aux services des enseignants affiliés au secteur public à partir de la rentrée scolaire 2017-2018 », indique le ministère dans un communiqué publié ce jeudi 23 juin. Cependant, cette décision se fera d'une manière progressive. Les nouveaux établissements qui ont programmé leur ouverture pour la rentrée 2016-2017 n'auront pas le droit de recruter des enseignants du secteur public. L'arrêté ministériel 01-15 mettant fin aux autorisations accordées aux enseignants et inspecteurs pour assurer des heures supplémentaires dans le privé est entré en vigueur le 4 février 2015. Ainsi, les écoles qui ont commencé leur activité avant cette date peuvent recourir aux services d'enseignants du public, mais seulement pendant l'année scolaire 2016-2017 et sans qu'ils ne dépassent le cinquième du corps professoral de l'établissement concerné. Mais dès la rentrée scolaire 2017-2018, aucune école privée ne sera autorisée à embaucher des enseignants du public. Dans le cas contraire, des sanctions seront prises à l'encontre de tout professeur, inspecteur ou établissement privé qui ne respecterait pas ces directives. Cette pratique au départ exceptionnelle est devenue la règle pour les établissements privés, qui réduisent ainsi leurs charges salariales sur le plan des salaires et surtout des charges. Tout le monde y trouve son compte… les écoles privées gagnent en bénéfice et les enseignants du public arrondissent grandement leurs fins de mois. Mais tout cela se fait au détriment des élèves scolarisés dans les établissements publics. « Notre professeur nous dit qu'il corrigera les copies de nos devoirs surveillés durant ses heures de cours au lycée X de Casablanca », nous raconte cette jeune élève d'un établissement privé. Cette simple phrase montre l'étendue du problème dont sont victimes les jeunes scolarisés dans le public. De son temps, l'ancien ministre de l'Education nationale Mohamed Louafa avait œuvré à lutter contre cette pratique. On connaît son sort, et on en espère un meilleur pour Rachid Belmokhtar. La décision est en effet courageuse, voire même téméraire, connaissant les larges réseaux d'influence du secteur d'enseignement privé.