La designer de mode Fadela el Gadi travaille actuellement sur un projet d'école à Salé. Dans cet entretien, elle s'en est ouverte à PanoraPost. Vous étiez présente le lundi 16 mars au débat sur l'avortement à Rabat. C'est un sujet qui vous intéresse? C'est une question d'égalité de droits entre les hommes et les femmes, ces dernières devant pouvoir maîtriser ce qu'il advient de leur corps et éviter de se mettre en danger de mort par les avortements clandestins. Je suis indépendante, chef d'entreprise aussi, comme beaucoup d'autres femmes au Maroc, et il n'y a aucune forme de justification possible à nous laisser dans un statut de second ordre. Vous avez un projet de construction d'une école à Salé. A qui s'adressera cette école? Cet institut de formation à la broderie traditionnelle, sur tissus et cuir, s'adresse à des jeunes des quartiers populaires (dont nous ne manquons hélas pas à Salé !), sans formation et sans avenir. Je souhaite leur apprendre, avec mes artisans, un vrai métier, un savoir-faire très demandé et porteur des valeurs de notre culture. En plus de la broderie et de l'initiation et à la couture, vous prévoyez aussi des cours d'alphabétisation et d'éducation générale… Oui, en effet, attirer les jeunes vers l'artisanat, c'est leur donner un métier et aussi un statut valorisant, nous voulons apporter une éducation générale, autant sur l'hygiène que le français, en parallèle à une maitrise d'un savoir-faire recherché sur le marché et hélas, en voie de disparition si nous ne faisons rien.