La lutte contre l'analphabétisme a été érigée en priorité dans les politiques sociales menées par le Maroc afin de répondre aux attentes des populations cibles et d'atteindre les objectifs de l'ONU prévu d'ici 2030 en termes de réduction significative de l'analphabétisme. La célébration jeudi de la Journée nationale de lutte contre l'analphabétisme est l'occasion de se remémorer le Message Royal du 13 octobre 2003 qui constitue un référentiel pour l'action de l'alphabétisation au Maroc. En effet, ce Message Royal rappelle pour toujours, que pour réussir cette action, elle devrait se baser sur la synergie des efforts, la diversité des approches, la complémentarité des initiatives et la convergence entre les programmes d'alphabétisation et les projets du développement humain. Grâce aux différentes politiques sociales menées par le Maroc, près de 6,8 millions d'analphabètes ont bénéficié des programmes d'alphabétisation durant les dix dernières années. Sachant que 32% de la population marocaine souffre encore de l'analphabétisme, selon les résultats du Recensement général de la population et de l'habitat 2014, la question de l'alphabétisation est complexe et nécessite la mutualisation des efforts de l'ensemble des parties prenantes (Etat, société civile, secteur privé et autres). Dans ce sens, le Programme national de lutte contre l'analphabétisme dans les mosquées a été lancé conformément aux Hautes Instructions Royales contenues dans le discours du Souverain à l'occasion du 47ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple (20 août 2000). Dans ce discours, SM le Roi Mohammed VI avait ordonné à ce que « les mosquées demeurent ouvertes pour dispenser des cours d'alphabétisation et d'éducation religieuse, civique et sanitaire, selon un programme bien élaboré ». Ce programme, qui reflète l'intérêt particulier que le Souverain ne cesse d'accorder au développement de l'élément humain, a également permis aux mosquées de retrouver leur place d'avant-garde en matière de guidance, d'orientation spirituelle et d'alphabétisation, ainsi que leur rôle dans l'édification d'une société démocratique, moderne, ouverte et basée sur le rejet de l'exclusion et de la marginalisation, la lutte contre la pauvreté et l'ignorance. Le programme national de lutte contre l'analphabétisme dans les mosquées, dont la mise en œuvre est confiée au ministère des Habous et des Affaires islamiques, a pu, grâce à la Haute Sollicitude Royale, enregistré, au titre de l'année 2015-2016, 293.926 inscrits, dont 46,3% en milieu rural. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a mobilisé au titre de cette même période plus de 6.500 mosquées (52% en milieu rural), et a chargé quelque 6.182 encadrants, 143 coordinateurs, 729 conseillers et 370 formateurs pédagogiques pour assurer la mise en œuvre dudit programme. Parallèlement à ce programme, le ministère veille à la mise en œuvre du programme de lutte contre l'analphabétisme à travers la télévision et Internet qui a bénéficié au titre de l'année 2015-2016 à plus de 288.600 personnes. Outre ces efforts, la création de l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Analphabétisme (ANLCA) ayant pour mission de coordonner les efforts des différents intervenants, traduit une volonté affirmée du Maroc à accélérer le rythme des réalisations des actions d'alphabétisation pour mettre fin à ce fléau. L'apport du soutien international aux efforts du Maroc n'est pas en reste. En effet, l'UNESCO continue à assurer un appui technique de qualité auprès des institutions nationales pour le développement et la mise en place d'une stratégie nationale avec les outils nécessaires permettant de répondre aux priorités de l'Etat membre. Des chantiers sont ouverts afin d'appuyer au mieux les efforts de l'ANLCA dans le développement des outils de la Recherche Action sur la Mesure des Apprentissages des bénéficiaires des programmes d'Alphabétisation (RAMAA). De même l'UNESCO accompagne l'ANLCA dans sa réflexion pour la mise en place d'une nouvelle approche d'offre d'alphabétisation basée sur les besoins et les caractéristiques de chaque région. Cette approche devrait prendre en considération la réalité de chaque région en termes de défis et de potentiel économique et social ainsi que les besoins des populations bénéficiaires.