Par Khadija Skalli Le ministre des Affaires étrangère et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, était, mercredi 23 janvier, l'invité de l'émission « Bila Houdoud » (Sans frontières) diffusée sur la chaîne Al Jazeera. Le Chef de la diplomatie marocaine revient sur la suspension des relations diplomatiques avec l'Iran. Le ministre des Affaires étrangère et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, qui était, mercredi 23 janvier, l'invité de l'émission « Bila Houdoud » (Sans frontières) diffusée sur la chaîne Al Jazeera, revient sur la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran. Le Chef de la diplomatie marocaine réitère la position du Royaume. « Le Maroc a suspendu ses relations avec l'Iran à cause de sa connivence avec les séparatistes du Polisario contre les intérêts supérieurs du Royaume», insiste le diplomate. Il faut dire que la relation entre Rabat et Téhéran n'était pas un long fleuve tranquille mais latent qui parfois se révèle au grand jour. « Nos relations avec Téhéran étaient depuis des années marquées par des tensions et des phases de calme. Après entente mutuelle, les deux pays s'engagent à renforcer leurs relations bilatérales. Cependant, il s'est avéré que Téhéran porte atteinte aux intérêts suprêmes du Maroc », explique Bourita. Le ministre accuse l'Iran, par le biais de son allié chiite le mouvement Hezbollah, de soutenir militairement le Polisario. → Lire aussi : Maghreb: pas d'intégration avec des frontières fermées « Nous disposons de preuves irréfutables, de noms identifiés et de faits précis qui prouvent la connivence entre l'Iran et les séparatistes du Polisario. Suite aux directives de SM Le Roi Mohammed VI, je suis parti à Téhéran pour expliquer les raisons de la rupture des relations diplomatiques. Avec des preuves à l'appui », ajoute le Chef de la diplomatie marocaine. Toutefois, les réponses de Téhéran n'étaient pas convaincantes. « Nous n'avons pas reçu de la part de l'Iran une position claire au sujet du Sahara. A aucun moment, Téhéran n'a affirmé clairement qu'elle soutient la souveraineté du Maroc sur le Sahara ou qu'elle ne reconnaisse pas l'organisation du Polisario », poursuit Bourita lors de l'interview. Pour rappel, en 2009, le Maroc a rompu ses relations avec la République islamique d'Iran, en réaction aux « expressions inopportunes » de l'Iran à propos du soutien de Rabat à « l'unité et à l'intégrité territoriale du royaume de Bahreïn ». Les relations entre les deux pays ont connues ensuite un réchauffement puis une embellie en 2016 avec la nomination de Hassan Hami, Ambassadeur du Royaume à Téhéran. Toutefois, cette embellie des relations diplomatiques entre les deux pays n'est que passagère. En mai 2018, Le Maroc par la voix de son Chef de diplomatie annonce la suspension des relations avec Téhéran. « Hezbollah en connivence avec l'Ambassade de l'Iran en Algérie a invité les séparatistes du Polisario à venir au Liban et leur a apporté un soutien militaire », accuse Bourita. Et de poursuivre : « L'Iran a apporté d'abord un soutien médiatique à travers Hezbollah, puis un soutien logistique ». Selon le diplomate marocain, l'Iran a dépassé les lignes rouges.