Le ministre français de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy s'est dit « agréablement surpris » par le succès remporté par une pétition lancée contre l'Etat au sujet du climat. Lancée récemment en ligne par quatre ONG (Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l'Homme et l'association « Notre affaire à tous »), pour soutenir un recours en justice contre l'Etat français pour « inaction climatique », la pétition a recueilli plus de 1,7 million de signatures en une semaine, un record en France. « J'ai été agréablement surpris. Je suis heureux que les citoyens s'expriment pour lutter contre le dérèglement climatique. Il faut faire entendre la voix du climat. Sur ce sujet, le pire ennemi, c'est l'inertie », a affirmé François de Rugy dans une interview au journal le Parisien. S'il s'est dit favorable à « une pétition pour le climat », le ministre s'est toutefois opposé à « une pétition pour attaquer l'Etat ». « Les ONG sont dans leur rôle d'aiguillon de l'opinion... Mais ce n'est pas dans un tribunal qu'on va faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Ce n'est pas à des juges de forcer le gouvernement à prendre une loi, ce n'est pas le sens de nos institutions », a-t-il estimé. → Lire aussi : La France se dote d'un deuxième Plan national d'adaptation au changement climatique Mais il a promis qu'une réponse « point par point » sera apportée à cette pétition et à la question de l'urgence climatique. Selon le ministre, « le succès de cette pétition pour le climat est peut-être aussi une réplique aux mouvements des Gilets jaunes qui parlent parfois de l'écologie comme d'un problème », affirmant qu' »en France, tout le monde est d'accord pour lutter contre le changement climatique mais, en revanche, quand on pose la question des moyens, c'est plus complexe ». Dans cette pétition, les quatre ONG qui visent 2 millions de signatures, démontrent l'inaction de l'Etat depuis des décennies face au changement climatique et lui demandent la réparation du «préjudice écologique», la mise en œuvre de mesures concrètes et le respect des engagements nationaux et internationaux. Selon les médias du pays, les quatre organisations signataires avaient lancé une requête préalable au gouvernement, qui a deux mois pour répondre, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Elles prévoient dans un second temps d'introduire un recours juridique devant le tribunal administratif de Paris. Dès la médiatisation de cette pétition, le ministre de la transition écologique, avait invité les ONG à participer au grand débat national promis à la suite du mouvement des « gilets jaunes ». Mais, pour les associations, « le temps n'est plus au débat mais à l'action ».