Dans sa consultation nationale des 6-18 ans, l'UNICEF s'est penché sur la façon dont les filles et les garçons perçoivent leurs droits : très tôt, les filles subissent plus de privations et souffrent plus des inégalités. Les inégalités constatées dans la société entre les femmes et les hommes se manifestent dès l'enfance : les éléments recueillis par l'UNICEF France dans le cadre de sa consultation nationale des 6-18 ans montrent que les filles sont plus touchées que les garçons pour de nombreuses privations. Elles sont par exemple moins favorisées dans l'accès au savoir, à la santé, aux relations sociales et aux loisirs (deux tiers des jeunes pratiquant une activité de loisir subventionnée sont des garçons). Les discriminations qu'elles subissent adultes émergent en fait alors qu'elles sont très jeunes. Des inégalités dans tous les espaces →Lire aussi : L'UNICEF félicite le Royaume pour sa démarche de développement du préscolaire selon l'UNICEF, une fille reçoit plus qu'un garçon des injonctions sur sa tenue vestimentaire. Les reproches qu'on lui fait lui intiment qu'elle est trop féminine, trop provocante, ou au contraire qu'elle ne se conforme pas assez aux modèles féminins. Autre aspect de l'oppression qui pèse sur les filles : le harcèlement. Elles sont deux fois plus harcelées que les garçons et cela se produit dans toutes les sphères de leur existence : sur Internet, dans l'espace public ou dans les transports en commun. Dans les quartiers prioritaires, les garçons sont très présents à l'extérieur, alors que les filles sont confinées à l'espace domestique. À terme, elles finissent par délaisser l'espace public, qui devient de fait un territoire masculin. À l'école, le constat est similaire : dans la cour de récréation, ce sont les jeux des garçons qui occupent le plus de place. Ils sont au centre alors que les filles occupent les marges. C'est un problème dont elles sont conscientes dès l'école primaire alors que les garçons ne commencent à s'interroger là-dessus qu'au collège. D'après l'enquête de l'UNICEF, ceux-ci sont plus nombreux à considérer qu'il faut une séparation entre les genres. Les garçons issus de milieux populaires sont d'ailleurs encore plus enclins que les autres à estimer que les relations entre les filles et les garçons sont problématiques. L'école, un espace favorable aux filles Le sentiment d'inégalité est répandu chez 45% des filles. La prise de conscience se produit généralement pendant la pré-adolescence et s'aiguise à l'adolescence lorsque les filles font l'expérience du harcèlement. Elles intègrent alors l'idée que pour se protéger, elles doivent limiter leur liberté de se déplacer. →Lire aussi : La Fondation Mohammed V pour la Solidarité et l'UNICEF unissent leurs expertises L'UNICEF considère que l'école constitue un lieu-refuge : elles en identifient la fonction protectrice et profitent plus avant des ressources disponibles. En outre, elles sont plus nombreuses à considérer qu'elles peuvent demander de l'aide pour faire leurs devoirs. Face à ces constats, l'UNICEF France recommande que l'on garantisse aux filles un accès aux loisirs ; que l'on renforce l'information sur la sexualité, la santé sexuelle et reproductive et les addictions ; que l'on accompagne les jeunes dans leur usage des outils connectés ; que l'on conçoive et construise des espaces publics partagés où l'on favorise la mixité.