Il est question de savoir si véritablement un jour l'intelligence artificielle atteindra un niveau d'entendement proche de celui de l'homme ou si cela restera à classer dans la rubrique espoirs et enthousiasmes. Toutes les voix portent à croire que nous serions au beau milieu d'une révolution de l'intelligence artificielle. Et, cela est bien le cas, dans plusieurs domaines : les programmes d'intelligence artificielle d'aujourd'hui reconnaissent la parole, qu'ils peuvent retranscrire et les visages qu'ils reconnaissent pour déverrouiller un smartphone par exemple. Mais pouvons-nous, confier la vie humaine à des programmes faisant encore des erreurs basiques qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sans une surveillance humaine. →Lire aussi : Des parents de la Silicon Valley interdisent l'accès aux nouvelles technologies à leurs enfants Une experte du domaine des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle en particulier nous dresse un bilan : « [...] les programmes peuvent reconnaître les visages et transcrire les phrases parlées. Nous avons des programmes capables de détecter les fraudes financières subtiles, de trouver des pages Web pertinentes en réponse à des requêtes ambiguës, de définir le meilleur itinéraire de conduite pour presque toutes les destinations, de battre les grands maîtres humains du jeu d'échecs et de départ et de traduire des centaines de langues. De plus, on nous a promis que les voitures autonomes, les diagnostics automatisés du cancer, les robots ménagers et même les découvertes scientifiques automatisées sont sur le point de devenir la norme», a déclaré Mélanie Mitchell, professeur d'informatique à la Portland State University dans son article du New York Times. Shane Legg, scientifique en chef du groupe DeepMind de Google, a prédit « qu'une intelligence artificielle du niveau de l'humain serait adopté au milieu des années 2020. » Une annonce que la professeur Mitchell déclare comme étant voué à l'échec, elle explique que même les intelligences artificielles modernes sont loin de pouvoir saisir le sens de l'expérience humaine : « [...] quelques exemples démontrant que les meilleurs programmes d'intelligence artificielle peuvent ne pas être fiables lorsqu'ils sont confrontés à des situations très différentes de celles sur lesquelles ils ont été formés. Les erreurs commises par de tels systèmes vont d'inoffensives et humoristiques à potentiellement désastreuses : imaginez, par exemple, un système de sécurité aéroportuaire qui ne vous laissera pas embarquer à cause de la confusion de votre visage avec celui d'un criminel ou d'une voiture autonome qui en raison de conditions d'éclairage inhabituelles, ne remarquera pas que vous allez traverser la rue. » →Lire aussi : Technologies: Careem s'engage pour améliorer le quotidien des personnes mal et non-voyantes Le chercheur Pedro Domingos a noté dans son livre « The Master Algorithm » (« L'algorithme principal ») « Les gens craignent que les ordinateurs ne deviennent trop intelligents et envahissent le monde, mais le vrai problème est qu'ils sont trop stupides et qu'ils ont déjà conquis le monde entier ». D'après Wikipédia, l'intelligence artificielle (IA) est « l'ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence ». Elle correspond donc à un ensemble de concepts et de technologies plus qu'à une discipline autonome constituée. D'autres, remarquant la définition peu précise de l'IA, notamment la CNIL, la définissent comme « le grand mythe de notre temps ». Souvent classée dans le groupe des sciences cognitives, elle fait appel à la neurobiologie computationnelle (particulièrement aux réseaux neuronaux), à la logique mathématique (sous-discipline des mathématiques et de la philosophie) et à l'informatique. Elle recherche des méthodes de résolution de problèmes à forte complexité logique ou algorithmique. Par extension elle désigne, dans le langage courant, les dispositifs imitant ou remplaçant l'homme dans certaines mises en œuvre de ses fonctions cognitives. →Lire aussi : Pour s'industrialiser, l'Afrique doit tirer parti des nouvelles technologies Il y a une confusion fréquente dans le débat public entre « intelligence artificielle », apprentissage automatique (machine learning) et apprentissage profond (deep learning). Pourtant, ces notions ne sont pas équivalentes, mais sont imbriquées : l'intelligence artificielle englobe le machine learning, qui lui-même englobe le deep learning. Abdellah Chbani