La deuxième édition du Salon Maghrébin du Livre « Lettres du Maghreb » a pris fin dimanche à Oujda sur une nette satisfaction des organisateurs pour la qualité de la programmation, de la participation, de la fréquentation et des débats engagés. Cette manifestation culturelle, placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, ne cesse de gagner en maturité en dépit de son jeune âge et s'impose déjà comme un événement majeur au Maroc et à l'échelon maghrébin, a indiqué le président du Salon, Mohamed Mbarki, lors d'une conférence de presse au terme de cet événement. Ce rendez-vous culturel d'envergure, organisé selon les normes internationales et qui a réuni des intellectuels et éditeurs du Maghreb et d'ailleurs, a été « un succès » à plusieurs niveaux, a-t-il ajouté, soulignant que les discussions et débats engagés dans le cadre de ce salon étaient ouverts et approfondis, sans restriction aucune à la pensée. Faisant un bilan préliminaire, Mbarki a fait savoir que ce Salon, le premier du genre dédié aux écrivains maghrébins dans la région, a rassemblé une vingtaine d'institutions et 25 professionnels de l'édition, contre 17 lors de la précédente édition. Il a fait état également de la participation de 58 exposants d'ici et d'ailleurs, et de 120 intellectuels de renom aux 34 tables-rondes et panels programmés lors de cette édition qui a connu aussi la présence d'une cinquantaine d'invités étrangers. Le Directeur du Salon a mis l'accent, par ailleurs, sur la riche expérience accumulée lors de ces deux premières éditions « réussies » par les organisateurs qui, a-t-il dit, continueront à travailler à l'amélioration, pour remédier aux lacunes relevées et pour assurer la continuité de cette manifestation et lui donner une dimension internationale. Mbarki a fait savoir que cette 2è édition, qui va se poursuivre à travers l'organisation d'une caravane qui va sillonner des écoles rurales pour promouvoir la culture et la lecture auprès des élèves, a été marquée par une grande ouverture sur plusieurs espaces de la ville d'Oujda, notamment l'université, les lycées, le Centre d'études et de recherches humaines et sociales, et l'Institut français. → Lire aussi : Le Salon Maghrébin du Livre d'Oujda : débats fort enrichissants et une affluence significative du public « Des ateliers et des conférences y ont été organisés et des projets de coopération sont nés de ces rencontres« , a-t-il dit, notant qu'une réflexion sera menée par les organisateurs sur les modalités de faire vivre le Salon entre les éditions pour « compléter l'expression culturelle de notre identité et de notre volonté de concourir à la mobilisation des cultures maghrébines et les présenter au monde« . Dans ce sillage, a-t-il ajouté, les organisateurs pensent lancer une série d'initiatives, comme l'organisation de salons thématiques du livre dans les différentes provinces de la région de l'oriental pour pouvoir faire participer encore plus les intellectuels de la région à l'animation du développement du livre dans la région. Sur un autre registre, Mbarki a relevé l'importance de l'utilisation des nouvelles technologies et du recours à une gestion en ligne de cet événement, en sus de la création d'une institution pour assurer la pérennité du Salon. Organisé sous le thème prospectif, tentaculaire et ambitieux « Réinventer l'universel« , le Salon, loin des réponses toutes faites et des a priori, a offert aux intervenants comme aux visiteurs lambda le légitime droit de s'interroger, d'interagir et de débattre des questions d'actualité et de la compréhension du monde contemporain, qui taraudent tout un chacun. « Ecrire et créer en Afrique », « vivre ici et rêves d'ailleurs », « les héritages culturels », « Orient et Occident : les nouveaux horizons de pensée », « les jeunes: repères et attentes », « le Maghreb vu d'ailleurs », « les écritures féminines », sont autant de thèmes qui étaient au centre des débats. Les enfants n'étaient pas en reste, ils avaient également leur propre espace, « L'enfance du livre« , avec de nombreux ateliers proposés en particulier à ceux issus du monde rural. Des Ateliers d'éveil culturel et scientifique, sensibilisation au théâtre et aux patrimoines, production de maquettes, contes et histoires fantastiques étaient au programme en vue d'attiser la curiosité et le questionnement chez l'enfant et l'inciter à observer, à identifier et à comparer. L'édition 2018 du Salon (18-21 octobre), qui a accueilli la Côte d'Ivoire en tant que pays invité d'honneur, a été rehaussée par le vernissage de l'exposition collective « l'Oriental marocain, les chemins du sacré » et par les hommages rendus au célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich, à l'écrivain ivoirien Bernard Dadié, à Touria Chaoui, première femme marocaine pilote et à Abdelwahab Meddeb, natif de Tunis, écrivain protéiforme adepte du soufisme et essayiste de grand talent. Le Salon est organisé par l'Agence de développement de l'Oriental en partenariat notamment avec le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère délégué chargé des Marocains Résidant à l'Etranger et des Affaires de la Migration, l'Union Professionnelle des Editeurs du Maroc et l'Institut français du Maroc à Oujda.