Le secrétariat général de la Ligue des Etats arabes a condamné l'adoption par la Knesset (parlement israélien) d'une loi controversée définissant Israël comme « l'Etat nation du peuple juif« , affirmant que cette loi est « nulle, non avenue et ne donnera aucune légitimité à l'occupation« . Dans un communiqué publié jeudi, la Ligue arabe a assuré que l'adoption de cette loi dangereuse et son application par la force confirment à nouveau le déni par Israël des droits du Peuple Palestinien sur son territoire historique, dénonçant la consolidation de ses pratiques racistes, notamment l'annihilation de l'autre, à travers la politique du fait accompli imposée par la force, stigmatisant les velléités sionistes de tenter de légitimer la colonisation, de confisquer des terres palestiniennes, de démolir les maisons et de porter atteinte aux droits des Palestiniens. L'adoption par la Knesset du projet de loi controversé définissant Israël comme « l'Etat nation du peuple juif » fait de l'hébreu la seule langue officielle d'Israël alors que l'arabe avait auparavant un statut identique, rend l'Etat d'occupation israélien un Etat juif, franchissant, ainsi, une nouvelle étape pour annexer la Cisjordanie occupée, tentant de perpétuer le racisme qui est synonyme de bêtise, de légitimer le régime d'apartheid et de pratiquer l'épuration ethnique, s'est indignée la Ligue arabe. Les autorités d'occupation ont adopté une approche confirmant que ces sionistes continuent à se comporter comme si l'Etat sionistes se plaçait au-dessus des lois, a expliqué le communiqué, dénonçant la teneur de cette loi qui consacre la discrimination raciale, qui prend pour cible les enfants du peuple Palestinien vivant à l'intérieur de la ligne verte. → Lire aussi : La ligue Arabe solidaire avec le Maroc suite à sa décision de rompre ses relations avec l'Iran Cette loi fait partie d'un ensemble de lois promulguées récemment par la Knesset telles la loi qui invalide l'autorité de la cour suprême israélienne à considérer les pétitions palestiniennes : La loi sur les tribunaux administratifs a été amendée de manière à ce que les pétitions présentées par les colons et les Palestiniens soient prises en considération sur le même pied d'égalité dans une tentative d'annexer la Cisjordanie occupée et de poursuivre les activités de colonisation, a fait savoir la Ligue arabe. L'organisation arabe a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exerçant des pressions sur Israël, en levant son immunité, en l'obligeant à appliquer les décisions ayant une légitimité internationale, à assumer ses responsabilités, à contraindre l'Etat sioniste à rendre compte de ses crimes, notamment les violations systématiques des lois et des résolutions de la légitimité internationale. Les innombrables détracteurs du texte ont critiqué les premières moutures encore plus discriminatoires à l'égard des Arabes israéliens qui représentent 20% de la population. Montant au créneau, l'Union européenne (UE) s'est déclarée, à son tour, « préoccupée » jeudi par l'adoption de la loi définissant Israël comme « l'Etat nation du peuple juif » car cela risque de « compliquer » la solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien. Par ailleurs, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté mercredi une résolution réclamant la protection des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, déplorant le « recours excessif, disproportionné et indiscriminé à la force par les forces israéliennes » dans le territoire palestinien occupé « tout particulièrement dans la bande de Gaza« . Adoptée par 120 voix pour, 8 voix contre et 45 abstentions lors d'une « session extraordinaire d'urgence« , la résolution déplore notamment « l'utilisation de balles réelles contre des manifestants civils, y compris les enfants, ainsi que contre le personnel médical et les journalistes » et se déclare « vivement préoccupée par les pertes en vies innocentes« . L'Assemblée générale de l'ONU exige « d'Israël, puissance occupante, qu'il s'abstienne de tels actes » et qu'il applique la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949.